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  • Nos vendredis soir sont rythmés par des soirées religieuses. Nous y côtoyons une belle équipe de joyeux lurons dans une ambiance potache : quelques plaisanteries grivoises parsemées entre deux prières et un chant confessionnel.  Nous y aimons l’esprit communautaire mais y regrettons souvent que les embrassades restent désespérément chastes. Les couples sont festifs et bienveillants mais surtout certains dégagent un charme de folie. Nous devons rester concentrés sur la voix divine pour échapper au supplice de Tantale.

    Le samedi soir : tout est permis ! Nous troquons la tsiniout pour nous auréoler de paillettes et de transparence.

    Ce soir, nous mettons le cap sur Barbizon : un village charmant comme un décor de conte de fées. La forêt, les rues pavées et les impressionnistes, tout est réuni pour rêver en flânant le long des petites cours pittoresques. Notre arrivée se déroule avec embûches : une réservation introuvable et une chambre où il faut choisir entre chauffage ou eau chaude. Mais les sourires et la bonne humeur de Fya et Dan balaient nos contrariétés en un instant. Ils sont nos photographes préférés. Immédiatement, une nouvelle ambiance s’empare de cette chambre un peu fade. L’un met la musique, l’autre ouvre le champagne, une trousse de maquillage se déploie, des projecteurs s’érigent, la lumière devient à la fois plus douce et plus perçante, l’atmosphère se transforme. J’enfile mon costume de timidité. Être modèle, sentir leurs regards et tenter de répondre aux attentes, c’est une épreuve. Comme un défi à relever, percevoir dans l’œil du photographe, l’étincelle de la pose réussie quand il s’écrie « je l’aie ! » Hasarder de multiples tentatives, des positions invraisemblables pour dompter mes formes à la lumière.

    En permanence, je suis en lien avec mon mari, son regard me soutient, m’encourage et me rassure. Le bleu de ses yeux brillants me protège, son amour m’enveloppe. Il m’embrasse, je me blottis contre lui, nous posons ensemble. Mes nuits d’insomnies m’ont inspiré des idées folles. Je crains en peu d’affoler Dan et de bousculer son projet artistique. Mais il pousse encore davantage mes excentricités, il imagine des scènes loufoques et des clichés délirants. Nous rions, nous trinquons et savourons les premières images. Nous sommes éblouis, le résultat est incroyable.

    Dan et Fya laissent la place à Paul et Sophie avec qui nous avons prévu de passer la soirée. Nos retrouvailles sont toujours un délice. Les années qui défilent nous rendent complices comme de vieux amis. Le mois dernier, Sophie m’a accordé le bonheur suprême d’une après midi seule avec son mari. Je suis consciente de la chance que j’ai eue de profiter de Paul dans une intimité magnifique. Nous nous retrouvons ce soir sur le lieu de notre shooting, encore tout étourdis de nos émotions photographiques. Entre le champagne, nos câlins et notre tendresse partagée, cette soirée est merveilleuse. Nous blottissons tous les quatre sous la couette pour combler des degrés qu’il manque à cette chambre. On rit comme des enfants. Nos caresses légères, nos rires, nos discussions interminables, notre libertinage ne ressemble à aucune configuration classique, il dépasse le commun et l’ordinaire parce qu’avant tout nous sommes amis !

    Une nouvelle semaine et de nouvelles aventures !

    La soirée religieuse prend fin et ouvre la porte à un samedi étourdissant ! Nous organisons une soirée multi ! Nous avons pris l’habitude de ponctuer chaque saison par une petite fête à la maison : voici la soirée d’hiver ! Chacune est différente, chacune a une couleur particulière, chacune annonce son lot de rebondissements et de surprises. Depuis le subtil jeu des invitations jusqu’au brunch dominical rien ne se passe jamais comme on l’avait prévu et nous adorons cela. Nous préparons chacune avec soin particulier et une excitation toujours nouvelle.  

    Il y a les invités qui répondent et ceux qui ne répondent pas, ceux qui annulent, ceux qui ne pensent pas venir et qui viennent finalement, il y a ceux qu’on n’attendait plus et qui surgissent au dernier moment sans prévenir et il y a nos préférés :  les fiables !

    Nous cherchons sans cesse la formule idéale, celle où les invités se sentent le mieux. Nous expérimentons de nouvelles formules, des nouvelles idées glanées auprès d’autres organisateurs. Nos esprits fourmillent à la préparation de ces soirées. Dans l’imbroglio du jeu des invitations, nous avons à cœur de maintenir une harmonie, nous ne sollicitons pas des couples au hasard mais toujours avec l’espoir qu’une alchimie naisse parmi ceux que nous avons choisis. Le suspens est comme une mayonnaise, sa réussite est aléatoire. Il y a tant de paramètres.

    Après moulte revirements, nous accueillons trois couples et une femme. Elle s’appelle Sissi, elle est la petite protégée de mon mari et elle ose traverser les forêts pour nous rejoindre. Mila et Solal sont nos amis depuis de nombreuses années, nous avons vécu de belles aventures ensemble. Leur histoire a débuté sur un site de rencontre libertine, leurs deux fiches se sont jointes en une, leurs deux appartements se sont transformés en un vaste duplex, leurs fils se sont assemblés comme une seule famille, leur amour a forgé le tout ! Après quelques mois de pause, ils reviennent dans le jeu et nous sommes flattés qu’ils nous aient choisis :  Solal, l’élégance naturelle et Mila, la sensualité envoûtante font leur grand retour !

    La magie de ce réseau social nous a portés vers des couples de l’ouest atlantique. De découvertes en découvertes, nous voilà sous le charme de plus en plus de nantais et de vendéens, un déménagement va bientôt s’imposer ! Ils auraient pu affréter un bus mais finalement ils vont arriver les uns après les autres. Le vent frais de l’océan nous apporte Eyal, Eden, Kay et Jonas. Ils débutent dans ce type de soirée, nous ressentons quelques appréhensions. Nous tentons de les rassurer, chez nous, tout sera léger, sans chichi et sans manière, aucune pression, aucune attente ni aucune exigence. Notre seul espoir est que chacun reparte le sourire aux lèvres. Jusqu’au dernier moment, on se demande s’ils viendront et ils viennent ! Les kilomètres ne leur font pas peur. Portés par la marée et les embruns, les bras chargés de vins et de douceurs salées, les voici chez nous !

    Quand la porte s’ouvre, je suis immédiatement séduite par leurs visages d’anges et leurs corps de rêve. Ils sont pétillants et beaux comme des dieux, c’est un coup de foudre : Jonas, le regard mystérieux, Kay drapée dans une fausse timidité, Eyal, distribuant avec générosité une jovialité exquise et Eden sortie d’un écrin, parée d’une étincelante beauté. J’admire leurs larges sourires, je savoure leurs conversations animées, je suis rassurée, je pressens dans les prochaines heures, un partage riche de rires, d’intensité et de douceur où les corps exulteront avec les esprits.

    Des premiers mots à la première batchata, je me laisse envelopper par l’alchimie de douces délicatesses et de tendres virilités. Le rayonnement solaire des demoiselles, l’allure distinguée des messieurs et le soupçon de timidité de Sissi, tout me plait, l’ambiance m’électrise. Les danses deviennent plus langoureuses, Eden est blottie, la bouche collée contre celle de mon chéri, je virevolte dans les bras de Jonas, la musique nous emporte dans une proximité tactile où nos corps se découvrent les uns aux autres. Une envie insoutenable de plonger dans l’incandescence m’envahit, je rêve de filer vers les chambres. Eyal semble chaud comme la braise, je l’entraine aisément. Mais l’art de la maîtresse maison consiste à n’oublier personne sans se sacrifier, cela réclame de la vigilance. Heureusement, Mila et Solal veillent avec nous.

    Trois trios inflammables débutent. Lovée entre Kay et Jonas, je respire le parfum de leurs peaux. Elle excelle en jeux de mains très vilains, elle faufile ses doigts en moi, nous nous partageons le sexe de son homme, je dégrafe sa robe puis son body de dentelle, découvrant son corps torride et sa croupe volcanique, mes caresses la découvrent sous tous les angles, elle est sublime. Envolée sa timidité de débutante, elle s’épanouit comme une fleur au rayon du soleil, elle n’est ni timorée ni craintive. Jonas expose son beau corps musclé à nos caresses, il est le centre de nos attentions et cela semble lui plaire énormément.

    Des gémissements traversent la cloison, j’imagine mon mari de l’autre côté.  Il est au cœur de l’amoureuse complicité d’Eden et d’Eyal. Immergé dans leur sensualité débridée, il dépasse les limites auxquelles il s’accrochait depuis si longtemps et regrette que je ne profite de ce spectacle inédit.

    Nous voici tous réunis comme sur le radeau de la Méduse dans le naufrage de toutes les convenances.  Serrés, dans un joyeux méli- mélo de corps enchevêtrés, les gémissements et les étreintes font frissonner la nuit. Telle une anguille, je serpente entre leurs corps brûlants, je ne sais plus à qui appartiennent les caresses, j’ignore qui est près de moi, je reconnais les bas dentelés de Kay et les doux cheveux blonds d’Eden au milieu de scènes fantastiques. Je me sens légère comme en lévitation dans la ouate et j’avais perdu cette sensation depuis longtemps.  Nous vivons dans un monde parallèle, dans un brouillard étrange où se mélangent nos énergies magnétiques à fleur de peau et à fleur d’âmes.

    Par flashes, je vois le visage rayonnant de Mila et le tempérament de diablesse d’Eden sous son masque angélique, les étoiles dans les yeux de Sissi et la langue de mon chéri. J’entends les gémissements de Kay, Je sens la chaleur de Jonas, les mains de Solal et l’érection d’Eyal. Un sexe se glisse en moi, je l’accueille avec plaisir, j’aime cette sensation irréelle de ne pas savoir à qui il appartient. Sous l’oppression médiatique des injonctions au consentement, je me sens consentante à souhait pour tous les hommes de cette nuit. Ce n’est pas ce glissement de sexe qui me donne du plaisir c’est plutôt l’alchimie des âmes.  Je profite de la générosité exquise d’Eyal avec un goût de trop peu, j’admire Eden, transcendée par ses courbes divines et son corps de liane, elle est affolante et surprenante, je déguste leur plaisir fusionnel, son homme la guide vers l’orgasme avec amour. Je savoure ces cris qui la font jouir, l’acoustique de l’érotisme et le son de son plaisir.

    Je me niche légèrement en retrait pour profiter du spectacle luxuriant. Je voudrais figer le sablier. Dans la pénombre, quatre déesses argentées se cabrent sous le plaisir. Est-ce un rêve ou une réalité ?

    Je suis seule sous la douche. Souvent, c’est un lieu de jeux inouïs mais cette nuit, personne ne vient me rejoindre. L’eau glisse lentement sur mon corps apaisé. Dans la cuisine, l’heure est au grignotage sucré et aux conversations joyeuses. Les uns sont nus, les autres enroulés dans une serviette, Mila porte la chemise de Solal, elle est délicieusement belle.

    Eden, Eyal et mon chéri ne sont pas là. Je les imagine encore dans les draps, cette idée me rend heureuse. Ils poursuivent une joute sensuelle en écoutant le bruit de nos voix. Guidé par la simplicité et la légèreté de leur couple, mon mari se laisse aller à leurs jeux sans tabou.

    Au cœur de la nuit, nous voici réunis au salon. Bercés par les étoiles, le sourire aux lèvres, nous partageons des plaisirs simples entre amis intimes. L’intelligence, la finesse d’esprit, l’esthétisme des corps et la beauté des âmes sont réunis. Eyal couve des yeux sa dulcinée, il la couvre d’un plaid et lui caresse les pieds longtemps. Je les mange du regard en espérant un second round mais rien ne se déclenche. Je cherche désespérément comment les entraîner vers de nouvelles étreintes, je rêve de réitérer ce mélange extraordinaire. Quand Mila annonce le départ, je capitule paradoxalement comblée et frustrée.  

    Le lendemain, c’est un puzzle qu’il faut reconstituer avec délectation. Le retour à la réalité est difficile comme toujours après les très belles soirées. Nous oscillons entre grosse fatigue et petite déprime. Nous avons une folle envie de les revoir.

    Lundi matin, ma collègue arrive la mine réjouie, elle nous présente sa nouvelle voiture qui sait même dire bonjour quand on l’ouvre. Je souris, ma voiture ne sait pas dire bonjour mais je suis rayonnante moi aussi pour des raisons différentes.


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  • Mon chéri profite de la période estivale pour nouer contact avec une nouvelle créature du site. La conversation est plutôt fraîche et détendue pendant quelques semaines, puis l’ombre d’une rencontre réelle commence à poindre quand la demoiselle pose des conditions générales strictes. Bien sûr, elle ne peut ni recevoir, ni se déplacer elle ne propose pas de participer aux frais et ne souhaite pas non plus venir à mi-chemin. Elle stipule que jusqu’au dernier moment, elle ne s’obligera à rien et que même « au bord du lit, la culotte en bas des chevilles, elle peut décider de partir ». Mon chéri est un gentleman, il est totalement en accord avec ce principe mais pas de manière unilatérale. Il répond qu’il n’y a aucun souci et que bien entendu chacun est libre de ses envies jusqu’au dernier moment et que lui aussi peut décider de partir à la dernière minute. Depuis plus aucune réponse, apparemment cette règle ne valait que pour elle !

    J’ai du mal à admettre que la situation des femmes seules soit aussi douloureuse qu’elles le prétendent. J’ai du mal à comprendre toute la compassion que l’on a pour elles ; chacune de leur récrimination est suivie d’une multitude de messages de soutien, les hommes et les couples sont-ils débiles ou totalement malhonnêtes pour abonder ainsi à leurs coups de gueule incessants ? Espèrent ils qu’être lèche cul dans le virtuel permettrait de le devenir dans le réel ? Mesdames, vraiment, veillez à ce que la flatterie perpétuelle de vos égos ne vous monte pas à la tête ! Être jolie, quand c’est réellement le cas, n’empêche pas d’être polie ! je pense que le monde du libertinage offre des possibilités différentes pour les femmes, les hommes et les couples. Chacun en tire des avantages et des inconvénients. Je pense que le profil solo qui a le plus de difficultés à tirer son épingle du jeu ce n’est pas celui de la femme.

    Au printemps, un apéro libertin est organisé à Paris. La photographie et les photographes sont à l’honneur de cette soirée. On y retrouve Anne, Simon et d’autres amis. Notre première aventure photographique nous a laissé un goût amer. Notre naïveté et notre ignorance des droits  professionnels de ce monde-là ont laissé à ce souvenir une profonde déception. Nous avons eu le sentiment d’avoir été floués et nous sommes désormais très méfiants face aux objectifs. Mais une discussion avec Dan va nous faire changer d’avis. Il a des arguments qui nous inspirent confiance, il nous convainc. Nous nous donnons rendez-vous dans son studio quelques semaines plus tard. 

    Dans la rue, la chaleur est écrasante, j’ai l’estomac noué comme d’habitude. J’entre pleine d’appréhensions, mais immédiatement, la fraîcheur du studio et la douceur de Fya, la muse de Dan, m’apaise. C’est un moment sympa comme une après-midi entre amis. Guidés par leur professionnalisme, nous nous laissons porter. Elle connait les pauses avantageuses, il aiguise un œil artistique extraordinaire. Nous savourons leur passion, leur expérience et surtout leur bienveillance. Ils prennent le temps de nous chouchouter, ils sont à la fois à l’écoute de nos demandes, respectueux de nos envies et regorgent de propositions originales. Entre leurs mains, on se sent bien. Nous repartons avec de magnifiques clichés pleins d’émotions. Nous leur avons confié notre amour, ils l’ont transcendé.

    Le libertinage est devenu une philosophie de vie bien plus qu’une sexualité. Il m’a aidée à prendre confiance en moi et à m’accepter, il a incontestablement fait évoluer mon rapport à la pudeur et à la nudité. Mes partenaires m’ont appris à lâcher prise, à être mieux connectée aux autres et à moi-même.

    Il nous a embarqué dans un tourbillon de vie et de plaisir, de rires et de délires, de liberté et de découvertes. Il nous a permis de rencontrer des personnalités riches et variées venant de milieux inconnus pour nous, jamais dans notre cercle d’amis ordinaires, nous n’avions rencontré, des céréaliers, des tatoueurs, des créateurs de bijoux… Les libertins nous ont enrichis de leurs expériences sexuelles mais aussi humaines, professionnelles et spirituelles.  Enfin, le libertinage nous a ouvert les portes d’univers parallèles : le naturisme et les shootings. Jamais dans notre vie d’avant, nous aurions imaginé prendre la pose devant un photographe comme des stars.

    Nous inaugurons notre nouvel appartement avec une formule inédite : un apéro libertin. Nous essayons de compenser l’esprit « bar libertin » qui n’existe pas dans notre région.  Le bar libertin offre une liberté et une sérénité qui n’existe pas en club ou en soirée. Quand le « jeu » est impossible, on s’attache à découvrir les personnalités, les caractères et les esprits. Le corps passe à l’arrière-plan, on peut discuter tranquillement et sans pression. Lors des multis, je crains souvent d’entamer une discussion avec des hommes qui physiquement pourraient ne pas me plaire. J’ai le sentiment qu’accepter de discuter engage dans une suite physique à laquelle je refuse d’être condamnée. Souvent, je bas en retraite pour ne pas laisser des espoirs que je ne serai pas capable d’honorer. Souvent aussi, la musique est si forte que j’ai besoin de mon mari pour jouer l’interprète et cela empêche la spontanéité de la discussion. Bref, alors que bavarder est mon activité favorite, je m’en empêche quand je ne suis pas certaine de maîtriser la situation. Nous sommes allés à des apéros libertins à Paris, dans l’esprit de rencontres photographiques et nous avons adoré cette formule. Seuls la distance et le soir de semaine nous découragent d’y aller régulièrement. Nous décidons donc d’en organiser un nous-mêmes.

    Je me suis laissée emporter par le flot des invitations et mon mari s’inquiète, il n’imagine pas qu’une trentaine de personnes pourront tenir dans notre salon. Je calcule virtuellement l’emplacement de tous les invités et je suis très optimiste, pour moi : ça passe large ! Et effectivement, entre ceux qui trinquent le long du bar, ceux qui grignotent dans la cuisine, ceux qui discutent dans le salon, ceux qui se séduisent en regardant par la fenêtre et ceux qui se chauffent en fumant dans la cour, trente personnes évoluent parfaitement dans notre salon. C’est une soirée très réussie, certains l’ont trouvée un peu frustrante mais le cadre était posé ainsi et rien n’interdisait de poursuivre ailleurs. Dans une ambiance auberge espagnole, nous avons permis de jolies rencontres et de folles retrouvailles, notre souhait a été exaucé. Nous avons pris soin d’avertir nos voisins que la soirée serait un peu bruyante et qu’il y aurait des allers et venues dans les escaliers. J’ai pris comme prétexte que je fêtais mon anniversaire. En arrivant Yohel et Adrien croisent ma voisine qui leur ouvre la porte et leur souhaite une bonne soirée d’anniversaire. Comme ils ne sont pas au courant de mon petit mensonge, ils prennent leur tête la plus éberluée et rétorquent qu’il ne s’agit pas d’un anniversaire ; heureusement ils n’en disent pas davantage !

    Au cœur de l’été, nous sommes invités à une soirée « années 80 ». J’aime cette musique mais je déteste les déguisements et les organisateurs nous ont assurés qu’il n’en était pas question. Mon chéri enfile son plus beau costume, moi une robe noire et nous voilà partis. Le lieu de la fête est niché au fond d’une zone industrielle dans un endroit improbable. Nous sommes perplexes en suivant le GPS mais en arrivant c’est un enchantement. C’est magnifique ! Je tente un nœud de cravate à la hâte sur le parking, nous sommes déjà très en retard et je ne suis pas douée. Après plusieurs essais infructueux, on capitule et c’est une bénédiction ! Nous faisons une arrivée très remarquée, certains nous en reparleront même dans quelques temps. Les collants fluo, les cravates à paillettes, les lunettes dorées font rage. Nous ne sommes décidément pas dans le thème ! Mais au-delà de ce décalage, je sens surtout que ma turbine d’excitation restera au point mort. Certains se trémoussent en joggings aérobics, c’est amusant mais pas séduisant. Je devine que cette soirée sera uniquement dansante pour moi.

    Pourtant, j’entrevois Niko avec qui j’ai un peu discuté déjà. Il ne rentre dans aucune des cases étriquées qui enferment les gens sans imagination. Il transgresse les normes établies : polyamoureux, anarel, sexpo, pansexuel, genderqueer, DomBrat… Il me fascine. Malheureusement, ce soir-là, il bouillonne sur la piste de danse et dans les coins câlins avec une telle énergie que je ne parviens pas à l’attraper. Mon attention absorbée m’a fait perdre de vue mon mari chéri. Je le cherche en vain. Je pense qu’il s’est éclipsé avec la belle Louise de notre petit groupe d’amis mais Louis, son mari me la montre seule et déchainée par la musique des années 80.  Mon mari est introuvable. Certes, comme toujours, nous avons convenu que chacun pouvait s’amuser librement mais sa disparition me jette dans un trouble affreux. Je le découvre enfin dans une petite alcôve dans les bras d’une magnifique créature qu’il a déjà commencé à effeuiller. Je viens timidement les embrasser, je tente de faire bonne figure mais une immense tristesse monte en moi. Je me sens abandonnée, je ne comprends pas pourquoi il n’est pas venu me prévenir. En me penchant contre lui, j’espère qu’il me demande de rester avec eux mais il est tout à sa nouvelle conquête, j’ai le sentiment de les gêner, je me relève et je pars. Je suis seule, j’erre dans le jardin illuminé, je fuis les autres, je veux que mon mari revienne maintenant. Il me manque, il est le seul à pouvoir m’apaiser, j’ai besoin de la chaleur de ses mains. Son absence laisse des bleus à mon âme et à mon cœur. Pourtant brusquement quand ses bras m’entourent à nouveau, une violente colère s’empare de moi, je lui en veux d’être parti sans m’avertir, de m’avoir exclue de leurs jeux. Je suis triste, je veux rentrer à la maison.

    Parfois, notre bonheur est bousculé dans des heurts et des erreurs. Parfois, grisés par la folie libertine, nous nous oublions mais un battement de cœur à tire d’aile pour réunit toujours dans un amour perpétuel.

    Nous allons bientôt revoir Tamara et Saul ! C’est une attente interminable ! Ils nous ont concocté un week end à Bourges. La destination ne fait pas rêver mais avec eux, tous les lieux deviennent extraordinaires. Nos retrouvailles se font sur la terrasse ensoleillée d’un restaurant. Avec effusion, nous embrassons toutes nos bouches sous la mine ahurie de nos voisins de table. Nous regorgeons d’aventures à nous raconter. Notre complicité totale et l’excitation de nos discussions suspendent le temps comme par magie. Nous commandons n’importe quoi, nous oublions nos voisins de table qui semblent se régaler davantage de nos bavardages fous que de leurs assiettes. Saul est à côté de moi, j’admire sa carrure de guerrier avec l’impatience d’être bientôt nue dans ses bras. Tamara est l’alliance de la bienveillance et de la sagesse, elle est inspirante. Elle est le guide de notre groupe, d’abord parce qu’elle organisé tout le week end comme une experte mais surtout parce que dans chaque situation, elle sait nous montrer le chemin, accueillir nos doutes et nous prodiguer d’excellents conseils.

    Après une jolie balade dans le quartier historique, nous découvrons le petit nid que Tamara nous a déniché. La décoration est chic et glamour, les chambres sont magnifiques et un vaste espace zen nous attend : un immense bain à remous et un écran géant ! Tous hurlent de joie, ils se réjouissent de profiter d’un match d’exception les pieds dans l’eau. Personnellement, et jusqu’à cet instant, je n’aime ni le rugby ni l’eau mais cette soirée va me faire changer d’avis !

    Nous ouvrons le champagne à quatre mains, nous trinquons à la vie. J’aime nos discussions, nos émotions, nos confidences, nos baisers et nos partages. Entre la légèreté des danses de nos corps et la fougue de nos désirs, nous allons bientôt perdre le fil du match. Je sens les doux baisers de Saul, j’entends ses compliments. Sur le canapé, je vois la fougue de mon mari et l’extase de Tamara, leurs gémissements m’excitent.  Cette connexion évidente nous fait perdre la notion du temps. Dans les éclairs de la nuit, je laisse mon corps flotter contre celui de Saul, nos désirs montent, je découvre un plaisir aquatique inédit, en apesanteur. Ses caresses sont furtives, l’eau me berce, les minutes s’allongent, je profite, il me fait découvrir mes capacités jouissives. La sensualité est un art de vivre. Désormais, mon mari me taquine. Il sait que j’aime l’eau avec Saul.

    Nous terminons les vacances dans le petit coin de paradis de Gadiel et Shana. Au fond de leur jardin, il y a des tapis sur le sol, des fauteuils dépareillés, un bain chaud, du houmous, des poules qui caquettent et des chiens que l’on rêve de ramener chez nous. C’est un décor de tente bédouine aux portes d’Eilat. C’est un après-midi tendre, sans sexe, avec des rires et de folles discussions. Chacun raconte ses vacances naturistes, on rêve de bronzer nus ensemble l’année prochaine. J’aime l’imparfait, le bizarre, le tordu et l’incongru. Toutes ces différences que les autres n’aiment pas, je les adore. Shana et Gadiel sont vivants, simples et amoureux. Ils sont authentiques, ils ne jugent pas. Ils ont les yeux qui brillent et savent s’ouvrir aux rencontres folles, ils sont l’inattendu et le déconcertant.  


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  • Merci à toi, mon extraordinaire mari qui me permet de vivre ma sexualité en toute liberté. Tu m’accompagnes dans les aventures les plus folles, ton merveilleux sourire illumine ma vie. Sans aucune pression, tu me révèles et m’encourages à oser être moi-même. Je vis des orgasmes démentiels dans tes bras, tu sais me faire languir, tanguer et chavirer comme personne.

    Voici le récit de nos croustillantes aventures de l’été, des plus fantastiques ou moins réussies.

    Après quelques timides incursions sur les plages naturistes, nous décidons cette année de nous immerger totalement dans le monde des culs nus. Nous partons en vacances à la Jenny ! Niché dans le bassin d’Arcachon, le domaine jouit d’un cadre unique et d’un magnifique environnement préservé. Depuis plusieurs années, nos amis nous vantent ce lieu, nous ne sommes pas déçus. En accès direct sur l’océan, le village est immense. Baignés par le chant des cigales et les concerts du club house, nous savourons ce petit coin de paradis au milieu des pins. Un havre de paix où tout est paisible. Dorés par le soleil, nous naviguons entre la mer, la piscine et le bar, une rencontre singulière va agrémenter encore davantage notre séjour.

    Au détour d’une balade en vélo, entre mer et pinède, nous croisons les regards de Salomé et Jud. Les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles, nous nous apprivoisons dans cette nudité troublante. C’est inédit de découvrir nos corps avant même nos esprits. L’ambiance naturiste, le sable chaud et le partage de nos rires illuminent nos vacances. Jud est un cœur pur, émouvant et vibrant, toujours positif et pas compliqué, Salomé est d’une gentillesse exquise et d’une beauté de dingue avec elle nous allons vraiment voir la vie en rose. Une fois encore, le libertinage nous ouvre la porte d’un monde inconnu, celui des tatoueurs. Que c’est agréable d’apprendre et de comprendre un domaine mystérieux lovés dans les bras de spécialistes. Nous nous délectons de cette délicieuse complicité qui laisse place rapidement à une belle amitié : on rit, on parle, on joue, on bronze, on nage, on prend l’apéro. J’aime les gens simples, drôles, sans artifice, sans chichi, j’aime ceux qui osent se dévoiler faillibles et pas sûrs d’eux, j’aime les écorchés et les chiens fous, j’aime les délirants et les sincères, Salomé et Jud sont ainsi.

    Je fuis l’habituel, le classique et le routinier, Salomé et Jud sont exceptionnels, déroutants et troublants. Mais l’expérience inédite se poursuit dans la magie de la nuit quand nos corps s’enlacent dans une osmose sexuelle et spirituelle inédite.  

    Sous les étoiles, Jud va ma faire vivre une expérience singulière. La lenteur extrême de chacun de ses gestes et l’incandescence de ses mains vont bouleverser mon âme. Aucune introspection ne me permettra de découvrir ce qui se passe en moi. Quand le désir monte, nous luttons pour ralentir notre rythme et nous mettre à l’écoute de nos sensations épidermiques, j’ouvre toutes mes antennes pour percevoir mes émotions. Je m’abandonne à sa bouche, je lâche prise, ses mains me brûlent. J’entrevois Salomé qui se laisse déguster, les doigts de mon mari mêlés à ses cheveux roses. Elle s’agenouille, je la regarde. Dans une confusion de désir et de douceur, nous partageons nos énergies, le monde entier virevolte autour de nous, les événements s’enchainent sans plus savoir comment. Je m’imprègne du corps bouillonnant de Jud, nos mains se mêlent sur nos peaux fiévreuses et nous emmènent dans des étreintes terribles. Des emboîtements les plus sauvages et les enchevêtrements les plus osés, toute son énergie me transverse dans une chaleur presque douloureuse. Nous sommes maintenant immobiles, en alerte, connectés jusqu’à l’insupportable. Je tente de maintenir cette délicieuse brûlure le plus longtemps possible, profiter encore quelques instants de ces tisons ardents puis capituler dans une séparation salvatrice. Des frissons me parcourent encore.

    Mais au top succède un flop !Les vacances sont terminées, nous sommes rentrés à la maison.  Je discute avec Yann pendant quelques semaines, la conversation est agréable, nous décidons de déjeuner ensemble, tous les trois. Il est charmant, courtois, bel homme, il plait à mon mari. Cette charmante parenthèse me décide à ouvrir les hostilités. Quand nous rencontrons chacun de notre côté, nous rêvons idéalement de vivre des rencontres simultanées. Attendre l’autre ou imaginer l’autre en train de patienter peut s’avérer douloureux. Synchroniser nos moments en solo c’est la configuration parfaite mais faire coïncider quatre agendas nécessitent des grâces divines. Il semble que la chance soit avec nous. Mon chéri a invité sa petite chérie à la maison samedi soir et Yann est disponible pour me recevoir. 

    Il est venu m’accueillir sur le parking et me félicite sur ma petite jupe. Mais un petit détail trouble cette bonne augure, il me semble entrevoir dans l’obscurité : un pantalon de jogging. Dans l’étroitesse de l’ascenseur, je jette un rapide coup d’œil vers ses jambes, ma première impression est confirmée, je découvre également dans l’entrebâillement de son blouson un tee shirt qui doit dater de sa période adolescente. L’arrivée dans l’appartement m’envoie un coup de grâce, il quitte ses baskets pour enfiler des chaussons fatigués comme s’ils avaient traversé tout le désert du Neguev. Il m’annonce qu’il est « à la cool », nul besoin de le préciser, j’avais remarqué. Mon air interloqué ne semble pas l’alerter, il est tranquille. Il a préparé un petit encas pizzas – bière qu’il me présente fièrement. Je réalise que mes dentelles et mes transparences n’ont rien à faire dans ce tableau. Je me sens comme un intrus, j’imagine que bientôt va commencer un match de foot. Je supporte ses premières caresses péniblement, mon cerveau tourbillonne d’un flot de réflexions. J’aimerais rester polie et respectueuse mais je me sens incapable de la moindre excitation dans cette ambiance. Je me demande à quel moment j’aurais dû préciser que le cadre raffiné faisait partie de mon inconditionnel. Je suis désolée de m’apercevoir que ses codes ne sont pas les miens. Je ne veux pas être blessante et j’imagine déjà sa déception et sa frustration mais je sens que je ne pourrais pas occulter cela. Je lui annonce que je ne sens pas bien et que je vais partir. Il est stupéfait, il semble croire que je lui fais une blague, je vogue sur le radeau de la Méduse sans trop savoir comment me sauver. Je voudrais disparaître d’un coup de baquette magique, je m’en veux de m’être trompée.  Dans un élan, je me lève, attrape mes affaires, je me confonds en excuses, je l’embrasse tendrement comme pour me faire pardonner et je pars vite sans me retourner. Assise dans ma voiture, je respire de soulagement, je sais qu’il est trop tôt pour rentrer chez moi, je ne veux pas avorter la soirée de mon mari, j’ai suffisamment fait de dégâts ce soir. Je flâne dans les rues, je me réconcilie avec moi-même dans la cohue du samedi soir.

    Nous avons rencontré Sarah et Tim cet hiver. Nous fantasmions sur leurs photos depuis des mois, chaque nouveau cliché est un enchantement, Sarah dévoile un glamour de folie, en se mettant en scène dans une lingerie précieuse et une sensualité exacerbée. Leur image est impressionnante et très différente des premiers contacts qui sont fluides et simples. Après une soirée cinéma, ils décident de venir faire la dernière séance chez nous. Sous ses petits airs timides, elle cache sa gourmandise, tandis qu’il la couve avec passion et tendresse. C’est une soirée merveilleuse entre partage et complicité. Leur humanité est touchante, elle raconte sa vie pleine de dévouements et d’amour, il la protège avec douceur. Ils ont fait le choix du mélangisme, c’est nouveau pour nous. Nous craignons d’être frustrés avec un goût d’inachevé mais finalement c’est délicieux. Ce n’est pas une demie pratique réservés aux indécis et aux timorés, c’est un partage riche et sensuel dans une douceur incroyable qui permet de recevoir et de donner d’une manière plus intense. Notre méfiance n’était pas fondée, nous avons passé une soirée délicieuse simple et humaine, une délicieuse fusion des corps et des esprits. Après des mois d’attente, nos jeux nocturnes ont surpassé nos discussions diurnes.

    Cet été, nous recevons un petit message de Tim. Il nous propose de participer à une surprise pour sa belle. Ils ont prévu de passer la nuit dans un hôtel près de chez nous, il nous invite à les rejoindre. C’est très agréable de se laisser porter par un si joli projet et nous sommes flattés que Tim ait pensé à nous. Secrètement, nous préparons notre arrivée. Je suis partagée entre l’excitation de la soirée et la crainte que ce cadeau devienne un guet-apens pour Sarah. Je fais confiance à son chéri qui la connait bien, il semble persuadé qu’elle sera aux anges mais j’appréhende que son étonnement soit mitigé, que finalement notre arrivée ne lui fasse pas le plaisir escompté alors qu’elle espérait profiter de son homme tranquillement. Je suis un peu soucieuse en m’engouffrant dans la porte tambour de l’hôtel. Mais dans le couloir qui mène à la chambre, notre excitation augmente. Nous chuchotons comme deux enfants en train de préparer une bêtise, nous frappons doucement, il n’y a aucun bruit, mon chéri me regarde les yeux brillants de malice, la porte s’ouvre et nous découvrons le regard stupéfait de Sarah. Elle est magnifique, ses courbes délicieuses dans une lingerie précieuse, elle est la grâce, l’élégance libre et le féminin suprême. Je caresse ses longs cheveux bruns qui dégringolent sur les épaules. Elle est un peu gênée d’être si dévêtue devant nous, nos exclamations et nos félicitations sur ses sous-vêtements n’arrangent rien. Elle semble très heureuse de nous voir, je suis soulagée. Je plonge dans les bras de son chéri en le remerciant de nous avoir convié à cette délicieuse surprise. C’est bon de les retrouver. Il y a des rencontres sans lendemain et presque sans présent et d’autres que l’on veut renouveler et faire grandir. Nous avons un plaisir fabuleux à retrouver Sarah et Tim.


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    Je suis ambivalente, quelques semaines auparavant, j’envisageais de quitter ce monde de luxure, aujourd’hui, je suis en route pour le Cap, partante pour explorer d’autres voies de plaisirs érotiques. D’abord parce que le libertinage me permet de sortir de ma zone de confort et de repousser mes limites. Plus à l’aise dans ma sexualité, j’avance mieux et j’ai confiance en moi, c’est une thérapie. Puis je suis fascinée par toutes les facettes de l’Etre humain. Enfin, j’aime la communauté libertine, elle s’informe et s’interroge sur sa sexualité, les échanges entre couples sur leurs pratiques et leurs émotions sont riches, les libertins sont curieux et joueurs.

    Nous arrivons au Cap d’Agde au début d’une fraîche après-midi et notre première impression est celle d’une imposture, est ce qu’on nous aurait vendu du rêve ? Le petit port est semblable à celui de n’importe quelle station balnéaire. Tout le monde est habillé de manière tout à fait classique. Ce Cap que nous imaginions grandiose c’est en réalité un minuscule quartier concentré sur un petit espace, une capsule. On se demande pourquoi ces barrières et cette carte d’accès, alors que nous ne voyons rien d’exceptionnel.

    Mais c’est justement dans cet espace petit, piétonnier et clôturé que nous allons avoir la sensation d’être comme dans une bulle et ce que nous allons y découvrir c’est un monde à part dans un espace parallèle. Depuis longtemps, beaucoup nous ont vanté une béatitude propre à ce lieu, c’est cela que nous sommes venus chercher et le soleil qui se couche va nous l’apporter. Peu à peu, l’atmosphère se charge d’une électricité fantastique, paradoxalement, les tenues s’allègent quand les températures baissent. Une grand-mère ordinaire habillée d’une robe de grand-mère ordinaire croise un play boy nu comme un ver.  Une réalité extravagante côtoie des images banales, c’est un ordinaire extraordinaire.

    Nous partageons un verre avec un couple croisé sur Wyylde, quand un homme muselé apparaît. Il est recouvert de latex et attelé à un sulky, il traverse la terrasse au petit trot dans une indifférence presque générale. Son jockey est une femme entièrement habillée de cuir noir, elle le fouette en riant. Nous nous sommes souvent régalés de ces vidéos incroyables de fétichistes qui organisent des concours hippiques d’humains déguisés en chevaux, ce soir nous avons cette réalité sous nos yeux et nous avons beau les frotter sans trop y croire, l’homme- cheval est bien devant nous.

    La nuit qui s’installe nous offre un spectacle de tous les possibles. Il règne dans les conversations, les regards et les effleurements, la liberté d’un monde extravagant. C’est une ambiance très différente du camping naturiste que nous fréquentons l’été ; là-bas, tout le monde est nu et personne ne regarde personne. Ici, c’est un éventail de tenues les plus folles. On ressent une électricité permanente, comme si la moindre étincelle pouvait tout enflammer, comme s’il n’appartenait qu’à nous de l’allumer. Nous sympathisons avec la jolie serveuse de la sandwicherie. Chaque jour, nous la retrouvons, elle nous accueille avec un sourire enjôleur. Elle sert en sautillant, en dansant et en dandinant son cul extraordinaire. Mon mari m’apparait dans un costume de dragueur- séducteur où je le reconnais à peine. Un soir, elle nous recommande son bar préféré, il promet que nous irons si elle nous y accompagne. Ce Cap a vraiment un effet incroyable ! Au restaurant de la plage, un couple inconnu vient nous complimenter sur notre physique. Nous sommes tellement décontenancés que nous n’avons pas la présence d’esprit de leur retourner leurs flatteries. Nous découvrons ce monde sans limite où chacun peut être lui-même afin d’exprimer ses envies, une boule magique pleine de surprises.  

    Progressivement, nous entrons dans le bain et sommes de plus en plus à l’aise. Je découvre la merveilleuse sensation de me promener à demie nue dans la rue. Les yeux brillants de fierté de mon mari m’enhardissent, au fil des jours, j’ose davantage, des robes aux larges pans qui découvrent totalement mes jambes, des mini jupes sans culotte qui volent au vent, aux transparences impudiques, je me libère.

    David est un habitué du Cap, il nous a donné une foule de conseils et nous a partagé son carnet de bonnes adresses. Ce soir, nous sommes au Waiki Beach, c’est un restaurant élégant : un patio géant borde une piscine bleutée, des palmiers, des lits à baldaquins pour flâner avec un cocktail coloré et des plats succulents. Mais le spectacle ne se limite pas au décor et aux assiettes, les tenues féminines sont époustouflantes. C’est presque inimaginable de manger à une belle table gastronomique les seins nus ou les fesses à peine voilées. Il semble que je sois la seule à m’étonner de la situation, apparemment personne ne trouve cela bizarre. Dans un raffinement délicieux, les femmes se dévoilent avec délicatesse et finesse, sans aucune vulgarité, dans des robes suggestives et très impudiques, c’est merveilleusement beau. J’ai commencé le repas avec une robe bleu nuit brodée de sequins, elle a la particularité d’être portée avec un caraco amovible, qui peut la rendre très sage ou très osée. Portée par l’ambiance luxurieuse et les encouragements de mon mari, j’accepte de dénouer la doublure du haut pour la rendre totalement transparente. Je vois ses yeux s’illuminer devant mes seins offerts à tous, je ne sais plus trop si je suis davantage fière de l’avoir osé ou heureuse de son regard amoureux et brillant de convoitise sur moi.

    Nous habitons un riad magnifique, c’est David qui nous a conseillé ce logement. Il est confortable, chaleureux, dans une ambiance marocaine où nous nous sentons bien. Chaque matin, un serveur invisible nous livre un délicieux petit déjeuner que nous savourons sous le soleil de la cour intérieure. Dans le spa, nos ébats s’alanguissent sous les caresses de l’eau et le friselis des larges feuilles des palmiers. Il n’y a pas d’autres occupants mais nous ne regrettons pas le côté convivial et festif que nous aurions eu à partager cette location avec d’autres libertins, nous nous régalons de notre douce tranquillité en espérant y revenir un jour avec nos amis. La présence de David, aurait donné à notre séjour une toute autre couleur, mais nous sommes heureux de mener cette découverte dans la tranquillité printanière, au seul rythme de notre couple, guidés néanmoins par tous ses conseils avisés.

    Les ruelles du Cap regorgent de robes fabuleuses. Poussée par l’enthousiasme de mon chéri, je cède à quelques essayages. Je m’aperçois qu’il n’y a pas de rideau à la cabine, alors je me cache maladroitement ma pudeur derrière sa silhouette. J’enfile une robe bleu Majorelle, ses yeux étincellent, j’estime qu’elle ne me va pas mais il insiste pour qu’elle soit mon cadeau d’anniversaire, je sens qu’il me trouve désirable alors je me laisse convaincre et savoure le bonheur de nos cœurs qui pétillent quand il glisse sa carte bleue.

    Les sollicitations sont diverses :  le site, les clubs, la plage et les bars foisonnent de jeux de regards et de séduction ou pas … Evidemment, mon chéri tient absolument à découvrir la plage mythique de la baie des cochons. Personnellement, la douce plage familiale où nous sommes me convient parfaitement, mais je cède à son exaltation. Je crains de ne pas percevoir les limites de ce lieu d’horreurs, d’y pénétrer sans m’en rendre compte et d’être aussitôt agressée par une meute d’hommes en rut. Mais en réalité, il est impossible d’y arriver par mégarde, impossible de ne pas être happée de plein fouet par ce show hors norme, en deux mètres on passe des châteaux de sable à un lieu de perdition.  Malgré mes appréhensions, je m’y sens en sécurité, personne ne vient nous importuner, je suis installée confortablement comme au spectacle : un ballet d’hommes se déplacent çà et là au gré des couples qui s’exhibent, ils évoluent sac sur le dos, serviette à la main comme des mouches sur la viande. Le troupeau masculin se grappent autour des coïts, parfois certains sont invités à prendre part, même si cette liberté sympathique me plait, les conditions sanitaires m’effraient. Près de nous, un mari accepte qu’un homme inconnu se joigne à lui pour doigter sa femme, tandis qu’elle le suce, je cherche où sont passés les tests IST. On entend juste le bruit des vagues, personne ne se parle, seule la communication gestuelle est entremetteuse. Mon chéri, qui d’habitude s’ennuie à la plage au bout de deux minutes, est devenu voyeur et émerveillé. 

    Ce soir, nous allons au Glamour. Je suis étonnement à l’aise, je rentre sans appréhension comme au Super U. C’est un club feutré et chic, tellement chic que les couples n’osent pas discuter. Il règne une ambiance peu chaleureuse, chacun semble scruter l’autre. Dans la rue, l’atmosphère est décontractée voire déjantée dans une convivialité bienveillante, c’est différent à l’intérieur. Nous décidons de partir à la découverte de l’espace câlin, c’est raffiné, la lumière est tamisée, agencé comme un labyrinthe, cela me plait. Il est encore tôt et tout est désert, nous visitons tranquillement. Mais dans l’espace trio, nous devinons dans l’obscurité la silhouette furtive d’un homme qui nous suit. Un peu pervers, un peu voyeur, il se faufile dans le dédale, je le vois peu mais je sens qu’il ne me déplaît. Je sens qu’il nous traque, je m’accroche au bras de mon chéri pour me protéger. Au détour d’une salle, nous découvrons un mur à trous, nous avons à peine le temps de sourire que brusquement, je vois tout près de moi, son sexe pendant par l’un des orifices. Je sursaute, je me cramponne à mon mari et affolée, je l’entraine vers la sortie.

    De retour au bar, calmée de mes émotions, nous sirotons une coupe en observant quelques couples qui se trémoussent sur la piste de danse.  Personne ne me plait, la musique est forte et désagréable, je me blottis amoureusement. Une jeune femme à l’éblouissante beauté est accompagnée par un vieil homme répugnant. Au-delà de la laideur de son corps, on ressent surtout la laideur de son âme. Les longs cheveux blonds de la belle flottent contre son costume de cuir de mauvais goût, elle danse maladroitement en tentant de ne pas le regarder pendant qu’il la bouffe du regard. C’est tellement triste, on aimerait l’exfiltrer et la consoler. Cette atroce vision finit de nous pousser au départ. Dehors, il pleut et nous avons du mal à retrouver notre chemin. Serrés l’un contre l’autre, nous errons dans les rues à la recherche du riad. Les talons de mes escarpins sont inadaptés à cette randonnée, je me déchausse. Je marche pieds nus dans les rues, nos cheveux sont ruisselants, nos cœurs amoureux, on a l’impression d’avoir dix-sept ans.

     

    Je suis merveilleusement heureuse de vivre ces aventures avec l’homme de ma vie et découvrir ensemble ce monde fabuleux. Il est mon meilleur ami, mon complice, mon partenaire pour la vie et je n’ai peur de rien avec lui. Être libre, c’est vivre avec lui, je suis comblée par notre complicité d’âmes.

    C’est le dernier jour. Bercée par le bruit des vagues, allongée sur le sable chaud, j’ai du mal à imaginer que demain je serai au travail. Ce ne sera pas un atterrissage dans le réel, ce sera un crash. Au moment du départ, je n’arrive pas à me résoudre à remettre des vêtements ordinaires, je monte en voiture avec ma tunique transparente. A Marsiac, nous avons perdu dix degrés depuis notre départ je dois enfiler ma robe et ma culotte, j’ai du sable dans les cheveux, je contemple mon mari qui conduit, je suis consciente de la chance que j’ai de vivre ces moments-là avec lui.

    En route pour le Cap !

    En route pour le Cap !

     


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  • Eklablog ne cesse de me harceler de messages d’alerte « compte inactif » alors voici des nouvelles …

    Nous avons passé des mois ensevelis sous les cartons, des mois à consulter davantage le site de Castorama que celui de Wyylde, des mois à cogiter des devis d’artisans au lieu de méditer sur des rencontres croustillantes. Notre adorons notre nouveau nid, il nécessite encore quelques aménagements mais bientôt il sera magnifique.  Nous vivons désormais au cœur du centre piétonnier, dans une jolie rue pavée, proche des bars, des restaurants et de toute l’effervescence.  Nous aimons cette animation voire cette agitation : le bouillonnement, le mouvement, les lumières, les cris, la vie…  Cette nouvelle vie est sans enfant, ils ont tous quitté le nid et nous savourons enfin la vie de couple que nous n’avons jamais connue. Les amoureux se découvrent dans une vie à deux, dans un cocoon intime qu’ils construisent progressivement avant que la maison ne s’agrandisse par l’arrivée d’une éventuelle progéniture. Dès notre rencontre, nous sommes tombés directement dans la marmite de la famille nombreuse ; notre amour a éclos au milieu des grandes tablées, des cris de marmaille et des casseroles de coquillettes.  Puis les enfants ont grandi, se sont envolés et nous savourons cette vie à deux presque inconnue. Nous avons fait l’inverse des couples classiques, notre amour s’est construit dans un rôle de parent, il se consolide dans un duo. Nous avons échangé les grandes maisons, les enfilades de chambres, les jardins aux balançoires et toboggans pour un petit appartement d’étudiants. Nous nous y sentons si bien.

    Il nous tarde que les travaux soient terminés, même si la vie est un chemin et pas une destination, même s’il faut profiter de chaque étape et ne pas se précipiter dans une perpétuelle course en avant, malgré tout j’ai hâte que tout soit installé comme nous l’avons rêvé et que nous puissions recevoir nos amis.

    Cette nouvelle adresse s’est accompagnée d’une envie libertine différente. Les modifications de mon corps sous l’emprise d’hormones capricieuses et d’une libido fluctuante m’ont amenée à revisiter mes choix. J’ai cheminé. Emprisonnée entre un va et vient de désirs et certaines étreintes qui devenaient désagréables, j’ai pensé brièvement que cette vie sexuelle ne me convenait plus et que les lambeaux d’excitation qu’il me restait seraient entièrement consacrés à mon mari. Face à mes pérégrinations, il est comme toujours d’une écoute bienveillante, d’une tendre patience et d’une compréhension infinie.  Mais ma fièvre sexuelle est alimentée et portée par le libertinage, mes aventures nourrissent mes fantasmes et j’ai besoin de partenaires multiples incontestablement. Et puis notre vie sociale est riche de nos amis wyldiens, il est impossible de les sacrifier, ils font partie de notre vie, nous avons pour eux une tendresse que nous souhaitons absolument conserver. J’ai énormément de plaisir à partager des moments conviviaux avec des amis libertins mais j’ai bien conscience que je ne peux imposer cela à personne. Au fil des semaines, je me suis livrée très franchement à notre cercle d’amis, j’ai dévoilé mon corps tourmenté, mes cogitations et mon dilemme. Tous ont été d’une compréhension et d’une tendresse incroyables. L’amitié serait-elle plus forte que le sexe ?

    Il est temps d’intégrer #MMM pour une sexualité sans jugement et dans le respect de tous. La théorie et l’expérience Charline, la cheffe de file de cette sexualité douce, l’investigatrice de l’hashtag MMM, mixed marvelous mind, me passionnent. Je milite aussi pour des femmes qui souhaitent des hommes bienveillants et à l’écoute de leur plaisir et des hommes qui souhaitent qu’on arrête de leur mettre la pression sur leur érection et leur endurance. Néanmoins, je suis un peu partagée sur ce mouvement ; les relations bienveillantes, l’écoute et le partage sont des évidences et un préalable indispensable, il ne me semble pas nécessaire d’estampiller des individus et de créer une communauté pour cela. Mais surtout la déconstruction des relations traditionnelles m’effraie, cette société qui refuse aux hommes toutes traces de virilité où bientôt ils devront s’excuser d’être des hommes est dommageable d’après moi et je suis inquiète pour l’avenir des petits garçons. Néanmoins le rire hystérique de Charline me plait et matraquer les esprits pour une sexualité toujours plus bienveillante et respectueuse est plutôt une bonne chose.

    Pendant ce temps-là, mon adorable chéri adapte notre libertinage à mes nouvelles envies. Il me propose de participer et d’organiser des apéros libertins, cela m’enchante. Je lui accorde la liberté de rencontrer seul une adorable complice. Elle est jeune, ravissante et gourmande, tout pour le contenter et le voir revenir radieux de bonheur à la maison. Je réalise enfin mon fantasme d’un trio avec un couple : un couple qui ne fait pas partie de notre tribu, un couple qui n’appartient qu’à moi seule. Je ne pouvais rêver mieux qu’eux pour concrétiser ce baptême. Je suis dorlotée, caressée, excitée et orgasmée comme une reine, un accueil VIP pour la soirée la plus douce et la plus sensuelle. Je suis comblée par toutes leurs attentions, leur délicatesse et l’amour irradiant de leur couple. Blottie dans leur amour, entre leurs bras dans lesquels il est tellement bon d’être et leurs mains qu’il est délicieux de sentir sur mon corps, je suis grisée par leurs parfums et la douceur de leurs âmes. Lovée dans une connivence sensuelle, torride, douce et animale, je suis incroyablement bien. On n’imagine pas la force de la tendresse qui se partage d’une peau à une autre, d’une âme à une autre. La vie offre des cadeaux parfois, cette nuit-là, il était dans une bergerie cévenole.

    J’oscille entre passion et légèreté, comme un papillon qui vole au gré du vent, entre furie et douceur, les rencontres exacerbent ma sensibilité.  Mon mari est un partenaire exceptionnel, nous sommes en couple mais je ne me suis jamais sentie aussi libre, libre d’aller et venir, de ne pas rendre de compte à personne.  J’ai le temps de penser à moi et de me faire plaisir et pourtant je partage tout avec lui, il est à la fois mon amant, mon ami, mon complice, mon confident et le meilleur des maris.  

    Nous profitons des week-ends hivernaux pour retrouver nos amis dans des petits coins de paradis. J’adore cela : combiner les amitiés libertines et les hôtels de luxe c’est mon péché mignon. Cela me comble, c’est la recette du bonheur : prendre deux amis libertins, se plonger dans un bel hôtel avec une tasse de sourires et une pincée de folie, partager une bonne table, des vins délicats, des promenades improvisées et savourer chaque instant qui passe sous les rayons du soleil.

    Nous retrouvons Anne et Simon au château d’Augerville, dans un écrin de verdure. C’est un hôtel raffiné et chargé d’histoire, un lieu magnifiquement paisible où nous glissons dans une douce sérénité tous les quatre. Entre nous, tout est léger, fluide, sans pression et sans horloge. Je savoure les yeux de mon mari qui brillent quand Anne le complimente. Dans la nuit, Simon me parle mais je ne l’entends pas, je me délecte de son murmure.

    Nous allons à tâtons pour préserver la découverte de cette débutante qui ne l’est pas, elle est très à l’aise, complètement en confiance, on ne ressent aucune fragilité. Anne est naturellement classe et élégante, elle n’a pas besoin d’en rajouter. J’aime son style humble et simple quand elle raconte les histoires extraordinaires de son job. Malgré le décalage abyssal de sa vie avec la mienne, je me sens très proche d’elle. Elle porte une jolie combinaison qui illumine sa silhouette de petite poupée, elle sourit avec ses yeux. Elle s’émerveille de la place du village qui me parait triste et fade, je suis admirative de sa fraîcheur. Sur la route, mon chéri et moi, nous avons eu une altercation, je me sentais mal, j’ai même pensé que je ne parviendrais pas à passer outre et finalement en les voyant, comme par miracle, toute ma colère s’est envolée ; la douceur angélique d’Anne et la force tranquille de Simon m’ont apaisée. Leur élégance c’est qu’ils sont aussi beaux à l’intérieur qu’à l’extérieur.

     

    Notre chambre est un magnifique tableau sonore et visuel. Nos regards se mélangent avec l’envie et l’invitation aux effleurements des étoffes et aux frôlements des peaux. Dans l’air, une douce sensualité laisse place à un partage de fougue et de gourmandises. Simon est beau et puissant, je m’abandonne à ses doigts magiques et à sa bouche folle. Altruiste par excellence, c’est un homme magnétique et talentueux, merveilleusement à l’écoute.

    Ce week end c’est pour nous l’alternance parfaite de partages à quatre et de retrouvailles en couple : quand ils font une petite sieste, nous visitons la chocolaterie, quand ils se relaxent au spa, nous nous promenons dans le parc, puis nous nous réfugions dans nos chambres communicantes pour nous abreuver de plaisir. Rien n’est pesant, tout s’enchaine avec douceur et tranquillité.

    Pour clôturer cette parenthèse de rêve, Anne nous propose de déguster un dernier café sur la vaste terrasse du château. Un serveur arrive déjà avec un joli plateau d’argent, nous sommes face au magnifique parcours de golf baigné de soleil, quelques joueurs progressent dans le domaine, nous savourons les ultimes minutes de bonheur ensemble.

    Il y a des partenaires sublimes et magnifiques, ouverts d’esprit et aux larges sourires. Il y a des histoires, des aventures et des rencontres surprenantes ou inattendues et il y a des évidences comme vivre avec Anne et Simon.  

    A Deauville, nous retrouvons Tamara et Saul. C’est une rencontre humaine de haute voltige. Déjà dans l’organisation du week end, tout est fluide, chacun est souple et s’adapte.  Rien de mieux que de les retrouver pour déconnecter totalement, le stress de la semaine retombe immédiatement. Je me sens bien : l’air de la mer, l’élégance raffinée du Normandy, la cour fleurie, la toile de Jouy, l’atmosphère reposante et eux ! Il n’y a pas de compétition d’égo, juste la simplicité et l’écoute. Cette fois encore, nous vivons avec eux un équilibre parfait ; des moments en amoureux et des moments collés les uns aux autres en connexion totale. Chacun a son espace, nous passons d’une chambre à l’autre par un passage secret, rien n’est étouffant, on respire l’air marin et la liberté. Le temps s’écoule sereinement entre casino, restaurants, balades, câlins et interludes coquins.

    Nous profitons du salon feutré pour faire traîner sans fin le petit déjeuner, lovés dans les fauteuils, nous enchaînons les cafés et nous régalons de conversations aussi variées que passionnantes, Saul revient de la salle de sport, Tamara et moi lézardons à la piscine. Ils sont partis en balade, ils ont découvert un chouette resto, nous filons les rejoindre, entre rires et fous rire, on déguste des huîtres. La vie coule doucement, nous frottons nos âmes et nos cœurs, on voit des étincelles de bonheur.

    Ce soir, dans la chambre, je caresse la chemise bleue de Saul, je respire l’odeur de ses cheveux, il est le don de soi, l’art de s’effacer devant le plaisir de l’autre. Il accepte d’être mon cobaye pour un massage tantrique, j’installe la musique, les bougies et les huiles. Sur le lit géant, il m’offre son corps puissant et chaud. Du coin de l’œil, j’aperçois Tamara contre mon mari, ils semblent assez mal installés sur le petit canapé mais malgré tout, elle ondule avec une grâce infinie ses fesses sous les mains de mon homme, j’admire ses seins extraordinaires. Il règne à la fois une immense zénitude sexuelle et une excitation fabuleuse, nos mouvements résonnent les uns aux autres dans une connexion parfaite. Je me niche dans la carrure de Saul pour accueillir son sexe brûlant, je le sens cramponné à mes hanches, ses bras m’enlacent, son parfum m’enivre, ses mains me caressent, ses lèvres m’embrassent et ses mots me font chavirer. Je me délecte de lui sans répit pendant longtemps, il est l’équilibre parfait de la sensibilité et de la virilité.  Puis je glisse dans un sommeil ouaté bercée par les mouvements de leurs corps à peine rassasiés.  

    Le soir, nous chargeons les bagages dans les voitures sur des envies de retrouvailles.  Ce n’est pas juste un week end à Deauville c’est un voyage vers l’humanité, le partage et la tendresse et j’aime cela plus que tout.

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  • Les couples novices nous troublent, nous émeuvent, nous impressionnent et même nous intimident. Leur découverte et les prémices de leur sexualité plurielle nous touchent. Je raffole des récits de leurs aventures, de leurs premières émotions comme si cela me permettait de revivre indéfiniment celles que j’ai ressenties à nos débuts. Je me régale de cette étude anthropologique et psychologique, je me passionne des enjeux qui se révèlent entre les deux conjoints. Je me délecte de leur plongeon dans ce monde incroyable d’ouverture d’esprit, de liberté, de sensualité, de charme, de passion et de partage. J’observe leurs débuts avec la même extase qu’une mère assistant aux premiers pas de son enfant. Je me sens éternellement débutante moi-même, je m’émerveille sans cesse, je ne suis blasée de rien et donc je partage aisément ces émotions qui sont encore les miennes. Certains avancent prudemment, d’autres sont plus téméraires, tous m’impressionnent et pour chacun je souhaite le même bonheur libertin que le nôtre.

    Anne et Simon ont débuté un parcours initiatique de plusieurs mois. Ils sont mariés depuis de nombreuses années et souhaitent désormais explorer un espace inédit pour y découvrir des plaisirs moins conventionnels. La construction de cette nouvelle vie intime s’inventera autour de ce qu’ils n’imaginent pas encore. Ils ont besoin de délicatesse et d’une ambiance magique pour tomber dans la grande marmite, ils n’ont pas encore fait le « grand saut » mais en sont tout proche. Avec eux, les messageries nous tricotent un lien qui grandit comme une écharpe au fil des semaines, on s’enroule autour du cou des confidences, des attirances et des connivences, pour que le jour de notre rencontre, nous soyons presque comme de vieux amis qui se retrouvent.

    Plusieurs fois, nous tentons de nous croiser à Paris, mais nos agendas semblent résister à la synchronisation. Un jour enfin, en route pour le sud, ils nous proposent de faire un arrêt chez nous. Nous sommes ravis et curieux de les découvrir. Nous nous mettons en quête d’un restaurant sympathique puis nous leur proposons finalement de déjeuner tranquillement sur notre terrasse à l’abri des oreilles indiscrètes. Nous avons promis d’être sages pour les rassurer et leur permettre de vivre cette première rencontre en toute quiétude.

    Quand la porte s’ouvre, je suis émerveillée de la beauté et de la fraîcheur que dégage leur couple. Ils sont harmonieux et plein de grâce. Après des centaines de mots écrits, enfin voici le son de leurs voix, leurs sourires et surtout les éclats de rire d’Anne. Elle est très différente de ce que j’imaginais, ni timide ni dévergondée, elle est plutôt d’une délicate décontraction. Elle est curieuse et avide d’informations. Je la ressens espiègle, très joueuse, pleine d’envies, une bombe qui pourrait exploser bientôt. Simon est un gentleman, empreint de bonnes manières, il est très séduisant mais n’use pas encore de ses atouts, il est dans l’accompagnement de sa femme. J’ignore si lui est prêt à plonger. Je cherche à découvrir quels sont leurs souhaits, leurs envies et leurs limites, où se nichent leurs désirs, j’essaie de m’immiscer dans leurs fantasmes.  Nous partageons la même philosophie de vie, nos échanges sont plein de bonne humeur, parfois des discussions deviennent débridées et presque sulfureuses. J’adore leur innocence, leur candeur, leurs découvertes et leurs questionnements.

    L’après-midi glisse dans un bien être suave, je me remplis de leurs sourires et de leur complicité. Je les écoute, j’admire comment ils repoussent les limites de leur sexualité sans vraiment savoir jusqu’où ils s’accorderont d’aller, c’est fascinant. Leurs âmes nourrissent mon esprit de mille couleurs, celles qui évacuent toutes les pressions du quotidien et m’offrent un espace de liberté infinie.  Ma vie n’est pas un livre dont je tourne les pages comme si rien n’avait existé avant, elle est un fil continu que je tisse, un patchwork de belles rencontres comme celle d’Anne et Simon.

    Pour respecter notre promesse de sagesse, mon mari s’est engagé à ne tenter aucun rapprochement. Je le vois dévorer Anne des yeux, je devine qu’elle lui plait affreusement, je sais combien il est frustré de devoir maintenir une distance de sécurité, sans pouvoir glisser ses mains sur ses cuisses, ni déposer un tendre baiser sur sa bouche. Moi-même en croisant furtivement Simon dans le salon, je me laisserais volontiers aller à une caresse, mais la confiance qu’ils nous ont accordée est précieuse et j’en prends soin. Je préfère refréner quelques désirs plutôt que d’anéantir des mois de complicité. La construction de ce sentiment de quiétude est plus précieuse que la réalisation de nos pulsions.  Nous laissons partir Anne et Simon à regret. Nous aurions rêvé d’interrompre leur route vers le sud et de les emporter dans notre lit, mais nous respectons le contrat. Sur le pas de la porte, je glisse mes lèvres sur celles d’Anne, un baiser furtif comme un acompte.  Nous les regardons s’éloigner dans la rue en rêvant déjà à nos prochaines retrouvailles. Il y a dans cette première rencontre prude un désir qui s’installe et s’intensifie, une envie refrénée qui nous étourdis et le goût d’un désir vorace à assouvir rapidement.

    Pour conquérir la confiance de Tamara et Saul, il aura fallu l’aide de François 1er , un pique-nique royal qui imposa l’évidence de leur intelligence et de leur délicatesse. Malgré le chemin caillouteux, elle allait d’une démarche fière et altière sur ses hauts talons. Une délicieuse petite robe noire la rendait éblouissante. Tandis que le corps puissant de son mari se penchait pour m’embrasser, j’imaginais déjà me perdre entre ses bras. La nappe n’était pas encore posée sur l’herbe, j’étais déjà conquise. Comme Simon, Saul observait prudemment la situation en couvant amoureusement sa femme du regard. Comme Anne, Tamara bavardait joyeusement en posant mille questions. Ce sont des couples heureux et amoureux prêts à se lancer dans l’aventure.

    Nous ne sommes pas collectionneurs mais plutôt amateurs de moments d’exception, nous aimons privilégier la discussion avant de passer à l’action et sentir dans le croisement des regards l’annonce de l’explosion des corps. Mais le soir de ce dîner champêtre, la présence de cet homme magnétique écartait tout intérêt pour les tomates cerises, j’aurais volontiers abrégé ces bavardages pour explorer des réjouissances charnelles. De la patience fut nécessaire pour sentir enfin la fermeté de ses mains cramponnées à mes hanches.  Au moment du départ pourtant, je tentais un acompte en plaçant habilement ma bouche dans la trajectoire de la sienne afin de partir au moins avec le goût de ses lèvres, mais un brusque mouvement de sa nuque m’envoya directement une application chaste sur la joue. Frustrée mais envoûtée par leur érotisme et irradiée par leur amour, j’étais déjà tombée dans leurs rets. 

    Il faut patienter longtemps pour qu’ils franchissent le pas de notre porte. Le soleil de leurs sourires surpasse l’astre lui-même. Une petite robe beige lèche les formes du corps torride de Tamara, une jolie chemise laisse deviner le torse robuste de Saul. Sa taille haute, ses larges bras qui m’enlacent et son parfum qui me grise, je suis déjà partante pour explorer des plaisirs érotiques. Néanmoins en hôtesse courtoise et bien élevée, je propose de déguster le vin d’abord. Les conversations sont variées et passionnantes, notre connivence est tendre et sensuelle, nos corps se couvent et se brûlent, leur enchevêtrement est une évidence. Dans un entrebâillement furtif, je sens l’érection de Saul se coller dans mon dos tandis que j’observe avec curiosité une petite attache blanche ceinturant la poitrine généreuse de Tamara, c’est un avant-goût plein de promesses, une invitation à découvrir davantage cette lingerie, c’est un peu l’amuse-bouche qui nous ouvre l’appétit dans les restaurants gastronomiques. Dans le ballet de leurs mains douces et animales, dans un feu d’artifices de sensualité, dans une osmose à quatre d’une rare perfection, sans répit, nous nous délectons de leurs corps. Tamara est un bonbon, câline et féline, belle et rebelle avec des seins dont la beauté fait chavirer nos esprits, Saul est magnétique et talentueux. En retirant sa chemise, je sens la chaleur soudaine de son corps nu contre le mien. Qu’il est bon d’être lovée dans sa force et sa puissance.  

    Tandis que ma robe glisse, il me câline et chuchote à mon oreille, « Je vais me régaler », cette phrase catalyse mon excitation comme si une brutale explosion me terrassait. Je parcoure son corps, je respire l’odeur du cuir de sa ceinture, j’aime la force de ses bras et la fermeté de ses mains, j’aime l’énergie et la générosité qui émanent de lui. Près de nous, mon chéri effeuille Tamara, je sais en regardant son visage qu’il est aux anges, je sais combien il la trouve belle et désirable, je sais qu’elle est exactement le genre de femme qui lui plait. Ses mains caressent le dos de Tamara dévoilant un body de dentelle blanche, magnifique autant en recto qu’en verso.  Ses longs cheveux bruns, ses yeux noisette, son charme naturel : elle est magnifique. La finesse de sa lingerie exhibe ses formes de rêve, elle est pétillante et délicieuse. Brusquement, elle vient de basculer dans la luxure, elle est devenue une autre femme, sa respiration s’amplifie, elle lâche de petits gémissements, elle est vivante et vibrante.  Dieu qu’elle est belle ! Sa bouche gourmande s’affaire sur le sexe de mon mari, je la caresse de sa nuque jusqu’au bas de ses reins. Je frôle son sexe doux comme la peau d’une pêche. Je contemple sa merveilleuse poitrine, ses tétons roses comme des framboises. Elle présente maintenant sa cambrure et ses jolies fesses, il enfile un préservatif et la prend par les hanches. Je la sens vibrer et se contracter tandis que je gémis sous la langue délicate et les doigts déterminés de son mari.

    Guidés juste par l’envie et le désir incontrôlable, nous sommes en sueur de plaisir. Il embrasse mon ventre et mes cuisses, il promène sa langue sur ma peau surchauffée, il lèche mon clitoris et me prend à pleine bouche. Un doigt écarte mes lèvres, je me cambre et agrippe les draps, sa langue à l’orée de ma chatte, remonte vers mon clitoris que je sens gonfler. Les seins de Tamara se lèvent avec frénésie au rythme de sa respiration, ses hanches qui se courbent la rendent si désirable. Je caresse délicatement ses aréoles dressées d’excitation, ses yeux pétillent, ma bouche rejoint la sienne.  Je suce avec frénésie le sexe dur de Saul, son index me pénètre encore, je suis sous son emprise, ses baisers sont délicats pourtant, mais la chaleur qui s’en dégage est atroce. Sa main réconfortante fait onduler mes zones érogènes. Quand il m’effleure, je sens une brûlure rayonner alors je fais un mouvement du bassin pour appuyer davantage la paume de sa main sur mon sexe.  La fusion de nos deux corps est un délice.

    Au petit matin, nous sommes réveillés par de petits gémissements qui nous mettent en émoi instantanément. A petit pas, nous nous glissons dans la chambre de Tamara et Saul. Le spectacle est grandiose. Jamais nous n’avons voulu connaître des aventures mélangistes et encore moins de côte à côtisme. Nous affirmons fièrement être résolument échangistes. Beaucoup de couples débutent pourtant de cette manière, en respectant un protocole prudent et progressif. Nous avons fait un plongeon dans le grand bain directement et nous n’avons jamais voulu revenir en arrière. Nous avons écarté beaucoup de couples en pensant que cela nous paraîtrait fade et ennuyeux. Mais ce matin-là, j’ai renié tous mes principes. J’ai ressenti un émerveillement devant les corps de Tamara et Saul qui s’enchevêtraient. Leurs baisers, leur amour, leur tendresse et leur fougue étaient d’une émotion incroyable. Je n’avais pas besoin d’y participer, juste être spectatrice de leurs jeux m’a procuré un bien être sensationnel. Les observer faire l’amour était une expérience inédite. Être voyeuse de leurs ébats et écouter leurs soupirs devenir de plus en plus forts étaient un cadeau formidable. J’ai adoré !  


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  • Dans le hall, je repère le train pour Paris sur le panneau d’affichage et je me dirige rapidement vers la voie. C’est bientôt l’heure du départ, je ne dois pas être en retard, c’est un jour de fête ! Mon amie soutient dans quelques heures sa soutenance à la Sorbonne, j’ai hâte de la retrouver et d’être près d’elle en cette journée particulière. J’ai mis pour l’occasion une longue jupe crayon largement ouverte sur le côté et un chemisier de taffetas blanc resserré à la taille par un large nœud. J’ai imaginé que ce serait la tenue idéale pour traverser la majestueuse cour d’honneur et faire rougir Richelieu, Pascal et Lavoisier qui de leur dôme écarquilleront les yeux pour profiter des fentes et des transparences de mes vêtements. En revanche, je n’ai pas imaginé que ce serait la tenue idéale pour une aventure lubrique et inédite.

    Installée contre la fenêtre, ballottée par le train qui s’ébranle, caressée par le rideau plissé, je somnole en me réjouissant de la journée qui s’annonce. Nous roulons depuis presque une heure, peu à peu, les paysages de Beauce ont fait place aux premiers pavillons de banlieue, quand soudain le train stoppe brutalement. Les voyageurs patients et confiants pendant quelques minutes commencent ensuite à s’agiter, à s’interroger et à guetter çà et là des indices pour comprendre la situation. La voix du chef de train résonne enfin, nous venons de heurter une personne, nous allons être immobilisés plusieurs heures. Certains voyageurs décident alors de quitter le wagon, les plus hardis traversent déjà les voies et grimpent sur un mur pour rejoindre la route. Mes escarpins et ma jupe serrée ne m’autorisent aucune escalade, résignée dans l’attente, je préviens mon amie que je serai en retard.

    Le chef du train exhorte les passagers à ne pas quitter les wagons, il nous promet que tout sera mis en place pour écourter notre attente, il nous console en nous promettant des bouteilles d’eau qui n’arriveront jamais. Puis, tout droit sorti d’un mauvais western, surgit le cow-boy le plus agressif de la banlieue parisienne, il vocifère pèle mêle ordres et menaces sous le regard hébété des passagers. Il a visiblement oublié dans sa formation le stage « communication non violente avec les usagers ». Il roule les épaules, promène son déguisement de RoboCop dans les allées avec la fierté d’un gosse de cinq ans, il est ridicule. J’essaie de lui trouver des circonstances atténuantes, peut être son chef vient de l’incendier ou sa femme l’a saoulé ce matin mais finalement rien ne justifie cette arrogance. Tous les voyageurs sont sages comme des images, ce fou furieux hurle contre ceux qui ont sauté du train depuis longtemps.

    Je suis encore pleine de rage quand apparaît un second agent de la sûreté ferroviaire. Assurément, lui a bien suivi toutes les formations, même celle du charme et de la séduction. De sa voix chaude, douce et bienveillante, il explique calmement que sortir quand le train n’est pas à quai provoque de graves problèmes. Son regard envoûtant et son sourire attendrissant m’électrisent, je suis prête à écouter religieusement une litanie de consignes de sécurité. Son gilet de protection gonfle son torse que j’imagine déjà fort musclé, ses manches retroussées laissent entrevoir le début d’un tatouage sur son avant-bras, je rêve déjà de caresser sa barbe. Il parcoure les allées tel un super héros protecteur, il réconforte une petite grand-mère inquiète pour sa correspondance, il s’enquiert du sort de chacun et du mien en particulier.

    Les minutes succèdent aux quarts d’heure, puis aux demi-heures et enfin aux heures. Le temps semble s’être arrêté sur cette rame. Résignés, les passagers discutent entre eux pour patienter. Mon agent de sûreté ferroviaire va et vient et ramène quelques informations sur l’avancement de la situation. J’ai la nette impression qu’il passe beaucoup de temps dans notre wagon, surtout près de moi. Nous avons croisé nos regards mille fois, effleuré nos mains et échangé beaucoup de sourires. Quand soudain, il se baisse vers moi et me chuchote : « Suivez-moi ! »

    Le feu s’empare de moi, mes mains tremblent, une vague de braise me traverse, je ne sais pas si c’est la surprise ou l’excitation, je ne masque pas mon trouble mais je me ressaisis, je me lève, lui emboîte le pas et le suis jusqu’aux toilettes. Il jette un rapide coup d’œil puis nous nous faufilons à l’intérieur. Le lieu est exigu sans une once de glamour, le temps imparti est court malgré cela je savoure avec bonheur la chaleur de ses mains. Elles se faufilent rapidement sous ma jupe qu’elles remontent avec soin, dégagent mon string qui tombe au sol et me doigtent avec délice. Accroupi derrière moi, je sens pointer sa langue vorace, il écarte mes fesses pour baiser ma chatte à pleine bouche. Écartelée entre plaisir et peur d’être découverte, je bascule dans un gouffre de luxure. Ses mains expertes se promènent sous mes vêtements, crispée, j’étouffe des cris de jouissance pour ne pas alerter les autres voyageurs. Je glisse mes doigts dans son blouson entrouvert pour savourer son corps de dingue, j’ouvre son pantalon et libère son sexe tendu comme un arc, j’ai à peine de temps de le goûter qu’il a sorti un préservatif de sa poche, il le déroule sur sa queue qui perle de désir. Je me retourne, il attrape mes hanches et m’enfile d’un seul coup. L’excitation et la peur se chevauchent, je gémis d’un plaisir étouffé.  Je sens ses premiers va et vient, la joue appuyée contre le miroir, je suis trempée.  Ses mains enserrent mes seins, il malaxe mes tétons érectiles et fait onduler mes hanches. Des voix dans le couloir nous font sursauter, je crois bien que son collègue le cherche, il s’interrompt pour écouter, je le supplie de continuer, malgré la peur de se faire surprendre, je sens une jouissance qui monte puissamment alors il reprend pour nous mener vers un orgasme extraordinaire. Il se retire me laissant pantelante, les fesses nues appuyées contre le lavabo. Je frisonne de plaisir quand il me caresse les cheveux. Il ne faut pas s’éterniser, nous réajustons notre tenue, nous nous embrassons furtivement, il ouvre la porte, jette un coup de d’œil dans le couloir et me laisse partir la première. Regagner mon siège est difficile, j’ai le sentiment que tout le wagon peut lire la jouissance sur mon visage illuminé et imaginer ma folie passagère. Je titube jusqu’à ma place, groggy et assommée par l’ivresse du moment, je m’affale tandis qu’on annonce le départ du train. Par la fenêtre, des hommes s’éloignent sur les voies, j’aperçois son dos large et puissant, illuminé des lettres blanches «SNCF SÛRETÉ FERROVIAIRE ».


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