• Quand la nuit revoit enfin le jour

    Autrefois j’adorais embrasser mes amis : les enlacer, les attirer contre moi, me coller contre leur joue, respirer leur parfum et poser mes lèvres contre leur peau. Quand Lior et Ziva entrent dans notre maison, je retrouve cette sensation avec délice.

    A notre inscription sur le site, nous découvrons leur fiche. Les quelques mots de leur annonce correspondent exactement à notre vision du libertinage. Leurs photos reflètent une douce complicité amoureuse. Mais ce ravissement partagé ne va pas se conclure.

    Pendant plus de quatre ans, ce ne sont que des successions de rendez vous manqués, une alternance de propositions des uns et d’indisponibilités des autres. Quand nous sommes à Paris, ils sont à Reims, quand ils sont dans le sud, nous sommes dans le nord, nous enchainons les chassés croisés géographiques sans jamais nous rejoindre.  A chaque premier janvier, nous formons le vœu que cette nouvelle année nous permette enfin de nous rencontrer mais nous ne sommes jamais exaucés. Nous nous languissons devant leur magnifique album de photos toutes plus sensuelles les unes que les autres mais nous ne parvenons pas à les apercevoir. Les parties sont toujours remises et les envois de baisers virtuels sont de plus en plus frustrants.  Bref, nous finissons par croire que nous ne les verrons pas. Jamais une rencontre n’aura demandé autant de persévérance ! Mais la patience nous offre la plus jolie des récompenses.

    Le cœur battant, plein d’impatience, nous les attendons. Enfin, ils sont chez nous ! J’ai envie de vite refermer la porte à double tour pour ne pas qu’ils ne s’échappent : ils sont canons, méga beaux, débordants de charme et de glamour.

    Dès les premiers échanges, la soirée s’annonce fluide et légère. Je ressens la douceur dont ils s’enveloppent, leur osmose, leur quiétude et leur amour. J’adore m’imprégner des énergies et des vibrations d’un couple : en écoutant attentivement, leurs interactions, les réponses qu’ils se font l’un l’autre, la manière dont ils s’écoutent et en observant le regard qu’ils posent l’un sur l’autre. Tel Sherlock Holmes, je scrute ces indices et je m’en régale. Ziva et Lior sont deux belles personnes et cette rencontre est grandiose humainement déjà ! Nous nous découvrons une foule de points communs, notre monde quotidien et le monde du libertinage s’entrecroisent parfois de manière surprenante. Entre nous, c’est une évidence.

    Entre deux sushis, mon regard oblique se pose sur Elle, si désirable dans sa petite jupe noire, avec des fleurs rouges parsemées sur son corsage et ses longues jambes fines. Quand elle se lève, je promène mes yeux avec envie sur ses petites fesses qu’elle ondule avec délice. Mes yeux sont plus timides pour se diriger vers Lui. Il est d’une classe infinie, sa chemise légèrement ouverte est une invitation irrésistible. Mes doigts fourmillent déjà de se glisser dans l’ouverture pour frôler son torse. Bercée par sa voix chaude, je suis émoustillée à l’avance du moment où nos corps pourront s’apprivoiser.

    J’aime ce moment d’attente où le désir monte irrémédiablement. J’aime ressentir mon mari qui s’électrise, ses yeux qui pétillent et ses mains qui brûlent d’envie de caresser. J’aime quand chacun s’observe avec envie, comme on bave devant la vitrine d’une pâtisserie. On a hâte de se dévorer et pourtant on patiente, on savoure les derniers instants avant de chavirer dans nos pulsions animales. Chacun laisse monter la pression peu à peu, on ignore qui craquera en premier. Et brutalement quelqu’un allume la mèche, c’est Ziva ! C’est elle qui lance l’explosion ce soir ! Elle prétexte vouloir découvrir notre cachette, il me semble que sa curiosité immobilière est factice. Mais mon chéri bondit sur l’occasion et s’improvise agent immobilier en un éclair.

    Lior et moi restons seuls au salon, un peu surpris de cette nouvelle intimité. Nos corps se rapprochent, je découvre sa peau, son parfum et ses mains enfin posées sur moi. Pour la première fois, nos lèvres se touchent. Je déguste ce baiser avec la même émotion que si c’était le premier de ma vie. Timidement, nous nous enlaçons et la sensation de son torse contre mes seins m’enflamme en un instant. Je savoure la douceur de ses caresses, je le respire, je le frôle, je le frotte, j’ondule…

    Puis nous décidons de rejoindre Ziva et mon chéri. Je la découvre déjà un peu dévêtue entre les mains de mon homme. J’admire ses cheveux blonds en cascade dans son dos, ses bas brillants sur ses jambes de folie, un téton facétieux qui s’échappe de son soutien-gorge noir… J’ose à peine l’effleurer tellement elle est sublime. Je sens Lior tout près de moi. Ils s’embrassent amoureusement, je m’immisce dans leur baiser pour partager leur union. Alors Ziva se transforme en lionne, elle me ravage de caresses, sa fougue m’emporte, son effervescence contagieuse nous exalte dans une valse sensuelle. L’excitation nous étreint, je ne sais plus où sont nos hommes, je sens juste son corps en mouvement contre le mien. Je remonte sa jupe, elle dégage ma robe, nos chattes brûlantes l’une contre l’autre, elle non plus, ne porte pas de culotte ce soir. Je sens sa jambe entre mes cuisses puis subitement elle m’allonge avec autorité, j’imagine déjà, avant de la sentir, la douceur de sa langue contre moi, je ferme les yeux pour me délecter de ce plaisir par anticipation, quand ses lèvres touchent mon intimité, je succombe.

    Mon répit est de courte durée car Lior a déjà pris le relai, il me lèche doucement, délicatement, subtilement : c’est un délice. Il maintient fermement mes jambes et j’adore cela. Par flashs, des images de rêve apparaissent :  les courbes divines de Ziva se mélangent à la virilité de mon mari, leurs mains enlacées, leurs sexes sous la lumière vacillante des bougies… Je dégage mon corps de cette étreinte pour savourer l’érection de Lior. Ma bouche glisse le long de son pénis, j’aime sa chaleur et sa fermeté. Rien n’égale cette sensation. Je savoure.

    Nos acolytes sont emportés dans une danse endiablée. Lior et moi, avons besoin d’une ambiance plus sensuelle, nous regagnons le salon. Alanguis sur le canapé, camouflés sous un plaid douillet, serrés l’un contre l’autre, nous discutons de la Vie. Pèle mêle, la religion, nos métiers, nos enfants, nos souvenirs, nos rêves et nos espoirs se mélangent dans les mots. Il y a quelque chose de fascinant à se livrer si facilement et si intimement à un homme presque inconnu. Comme si la communication sexuelle cassait en un instant toutes les barrières. Comme si cette alliance de luxure permettait de dévoiler ses secrets les plus personnels, ceux que même nos frères et sœurs ne connaissent pas.  Comme si le partage émotionnel était plus fort que nos amitiés de vingt ans.

    Mais nos sexes interrompent notre conversation, nos phrases deviennent plus rares, nos souffles deviennent plus courts, nos caresses deviennent plus fortes. Quand Ziva et mon chéri descendent, nous décidons de regagner la cachette, nous évoluons à des rythmes différents, nous nous croisons dans l’escalier en souriant malicieusement.

    Lior est totalement à l’écoute de mon corps, je sens qu’il interprète tous les signaux pour être l’instrument de mon plaisir. J’ai la sensation qu’il me ressent. Ses caresses sont exactement à l’endroit même où je les voudrais, presque avant que j’en ai la perception moi-même. C’est une impression déroutante, difficile à décrire, un peu comme si mon cerveau commandait ses lèvres, ses mains et son sexe. Il ne réagit pas en fonction d’idées préconçues, il agit en fonction de mes désirs.  C’est délicieux mais je suis déstabilisée, il est tellement attentionné, je me sens tellement submergée de bonheur que j’ai du mal à me recentrer sur lui. J’ai le sentiment de trop recevoir et ne pas donner suffisamment, j’ai peur qu’il s’oublie, j’ai peur d’être égoïste dans mon plaisir. Néanmoins je savoure ses mains qui me parcourent, ses doigts qui se faufilent en moi, sa langue qui s’introduit entre mes lèvres, son sexe qui me pénètre. Je suis consciente de la chance que j’ai, de vivre ce moment hors du temps, dans les bras d’un si bel homme. 

    Après des corps à corps enflammés, nous glissons dans un bain de douces caresses. Mais loin de m’apaiser, la subtilité de ses doigts sur mon clitoris attise mes sens, ses effleurements légers déchainent ma libido, sa langue en me touchant à peine me fait décoller au septième ciel. Brusquement, un cri de plaisir transperce la maison, nous éclatons de rire. Ce soir, c’est orgasme à tous les étages !

    Nous retrouvons Ziva et mon chéri, tendrement lovés sur le canapé. Je me délecte de cette image, je les trouve si beaux dans les bras l’un de l’autre. Je suis infiniment reconnaissante à Ziva de m’avoir permis de déguster son mari. Longtemps, nous profitons de la nuit et savourons cet intense partage d’émotions, de sensations et de plaisir.

    Le tourbillon émotionnel qui nous ébranle tout le week-end nous laisse totalement groggy. Le retour au monde réel est désolant et déprimant parce que plus on monte haut, plus la chute est rude.  Ziva et Lior ont enchanté nos sens, nous adorons ce couple drôle, léger, attentionné, plein de bonne humeur et de bienveillance… amoureux !  Cette parfaite entente humaine, intellectuelle et sexuelle c’est exactement ce qui nous fait vibrer.  Nous avons une furieuse envie de les revoir.

    « Abécédaire (fin)La journée de l'orgasme »

  • Commentaires

    2
    Plaisirinterdit
    Lundi 28 Décembre 2020 à 23:59
    Merci, encore une fois un immense merci pour nous transporter à vos côtés... cette rencontre semble naturelle, belle, puissante et sensuelle. Un moment hors du temps dont vous seuls avez le secret... merci.
    1
    Chambord
    Jeudi 24 Décembre 2020 à 14:53
    De nouveau, tu me régales de ta plume
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :