• L'empire des sens

    Je plaide coupable de prosélytisme, je suis persuadée que les vies des couples seraient illuminées par le libertinage et que beaucoup y trouveraient un second souffle. Je suis triste que des hommes ne puissent pas partager ces moments de folie avec leurs épouses. Je suis persuadée que libertiner évite l’adultère. Mon chéri et moi, nous nous octroyons des moments de liberté en toute transparence, quel intérêt aurions-nous à nous tromper ?

    Pour mes sorties en solo, je suis ambivalente ; je revendique le droit de choisir moi-même les hommes que je souhaite rencontrer néanmoins j’éprouve un certain plaisir à ce que mon mari et un autre homme complote une rencontre pour moi. Parfois j’accepte les « surprises maîtrisées » Je choisis un homme et je laisse à mon mari les petits détails d’organisation. Mais je ne suis ni une dévoreuse d’hommes ni une consommatrice ; je fais confiance au temps qui laisse croître le désir mieux que la boulimie frénétique.

    Après une première tentative infructueuse avec Saël, je réitère. Parfois il faut attendre le bon moment pour croiser nos vies. Un soir enfin, ma persévérance est récompensée, une conversation s’engage entre lui et nous. Rapidement, nos échanges épistolaires créent l’envie et le fantasme comme une partition que nous écrivons à six mains. Une connexion prometteuse née de sensations étranges où il nous semble mieux nous connaître jour après jour. Ses photos douces où l’on parvient presque à deviner un sourire et ses échanges légers sont annonciateurs d’une très jolie rencontre. Nos imaginations galopent pour construire un rendez-vous original. Des idées glissent deci delà en espérant que l’une d’elles finisse par aboutir, nous nous laissons porter par les opportunités. En voici une ! La date approche. Cette attente fébrile me rend anxieuse, je n’ai rien d’extraordinaire mais il me rassure et m’annonce que ce sera la rencontre parfaite de deux êtres imparfaits. Nous convenons de prendre notre temps et de nous découvrir à l’aveugle avec nos mains et nos bouches sans un mot, guidés par juste par l’instant.  

    A la croisée de nos routes, il y a des sourires et une dégustation de vin. Il ouvre la bouteille en connaisseur, il verse en observant la robe, il respire les arômes, fait tourner le nectar, le goûte et décide qu’il est bon.  Moi je n’y connais rien, je le bois comme un soda ! De suppositions en révélations, nous partons à la découverte de l’autre et de nous-même.

    Puis nos premiers baisers pleins de tendresse, nos mains qui s’effleurent dans un défilé de caresses et nos envies qui s’accordent naturellement. Saël est calme et doux, il ne joue pas le rôle du partenaire parfait, c’est homme à l’écoute, qui entend et qui rassure. Il ressent mes envies comme s’il entrait dans mon cerveau, il suit ma voix et mes réactions, il connecte ses énergies aux miennes.  En silence, il se serre contre moi, je réchauffe ses mains dans mon cou et sur mes joues, je respire le parfum de son torse, je sens son cœur qui bat. Il longe mes lèvres, plonge ses doigts dans ma bouche et m’embrasse en faisant le tour. Son baiser dure une éternité. Il remonte un peu ma robe, il promène sa main sur mes seins durs, il descend le long de mon ventre, j’ai faim de sa bouche, je sens les effleurements de sa barbe douce au creux de mes cuisses, j’ondule mon bassin pour que sa bouche se pose juste où j’ai envie. J’ai très envie de le sentir. Enfin, il me pénètre très lentement et très profondément, puis il se retire pour me faire languir, j’avance mon bassin pour qu’il rencontre son sexe, mes hanches se pressent contre lui pour l’engloutir mais il résiste, je sens le feu dans mon ventre, cette frustration est délicieusement excitante, j’attends fébrilement que son sexe vienne à nouveau remplir le mien. D’attentes en lâchers prise, nos respirations se synchronisent dans une immobilité paradoxalement brûlante et relaxante. Je sens nos odeurs, nos souffles et nos âmes.  

    En mode ralenti, nous parcourons le Kamasutra. Mes hanches prisonnières de ses mains fermes, tous les pores de ma peau sont incandescents, chaque effleurement me fait tressaillir, les mouvements de sa peau douce me rendent électrique. Mon corps flottant dans une danse légère, je savoure ses attentions, sa bienveillance et la rencontre de nos énergies.   

    Saël prend soin de moi, il m’emmène dans une odyssée de l’infini où le temps s’allonge au ralenti et où chaque seconde dure une éternité. Nous accordons nos respirations, nous nous respirons, nous nous imprégnons l’un de l’autre. Puis l’alchimie se mêle à l’élégance et au raffinement, entre douce fermeté et tendre virilité, nos énergies magnétiques se mêlent à nos vibrations sensorielles. A fleur de peaux et à fleur d’âmes, notre vouvoiement s’achève tandis qu’il élabore la carte de mes zones érogènes de ses caresses qui me touchent à peine. Cette ambiance aussi élégante qu’excitante me fait frissonner délicieusement. Je savoure la sensualité de baisers qui durent une éternité, le temps qui s’allonge à l’infini et nos respirations qui s’accordent dans une spirale érotique. Ô temps suspend ton vol !

    Dans notre bulle, entre rire et folie, cette rencontre me bouleverse. Dans une multitude d’instants doux et intenses, dans variété de tableaux érotiques et dans une ivresse sexuelle si différente, je ne sais plus discerner le rêve de la réalité. Du slow sex jusqu’au « déglingue moi », je savoure une large palette de saveurs et ses mains qui me font perdre pied. J’aime sexuer avec Saël. J’aime ses pénétrations lentes et profondes, j’aime quand son gland attend juste au bord de mes lèvres et que je le supplie de me baiser. Je suis dans le big bang d’une faille intertemporelle.

    Dans cette après-midi hors du temps, nos corps et nos esprits sont reliés. Telle la neuro plasticité, nous avons démultiplié les liens tissés par nos cerveaux, des centaines de connexions nous lient maintenant. Abasourdie comme par le jet lag, valsée de sensations, un tourbillon encore blottit au creux de mes seins et au creux de mes reins, je roule dans la nuit embrumée retrouver l’homme de ma vie.

    « La vie a plus d'imagination que nous Week end à Deauville »

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