• Duo, boulot, libido

     

    Je suis en train de secouer vigoureusement la machine à café quand je sens une présence derrière moi, je me retourne, il me regarde, un petit sourire amusé sur les lèvres. Je suis confuse d’être surprise ainsi, je tente maladroitement de légitimer ma violence en expliquant que, déjà hier, la machine a avalé mes pièces sans boisson en échange. Il me propose de renouveler l’expérience avec sa monnaie. Je suis un peu gênée. C’est un très bel homme, grand, et élancé, je l’ai déjà remarqué dans les couloirs, même sa blouse blanche ne parvient pas à gâcher son élégance raffinée. Il émane de lui un charisme naturel totalement séduisant. Son côté latin, son charme de la cinquantaine rassurante, sa voix douce et grave, son sourire enjôleur : tout me fait fondre. Des bruits de couloir disent qu’il possède cette qualité rare d’associer des compétences professionnelles de haute voltige avec une bienveillance pour tous ces collègues. Il n’a pas succombé à l’arrogance et au mépris, propres à ses confrères, il a conservé toute son humanité, il est resté attentionné et respectueux des autres. Et puis, le gobelet tombe et le café coule, il sourit victorieux. Il se penche vers la machine pour récupérer le précieux liquide, il frôle mon corps, je suis troublée de le sentir si près de moi. J’admire sa bouche qui commence à boire, je souffle un peu sur mon café pour me donner de la contenance, je le remercie et me dirige vers mon bureau. 

    Le lendemain, je traine devant la machine à café en guettant sa silhouette en vain. J’hésite à frapper à nouveau sur l’écran ; peut-être que telle la lampe magique d’Aladin, cela permettrait une nouvelle apparition de ce beau gentleman. Mais je me ravise et regagne les ascenseurs. En ouvrant la porte, j’aperçois un joli café fumant posé sur mon bureau avec ce message « votre acharnement est impressionnant mais pitié pour ce pauvre distributeur ! » j’éclate de rire !

    Les jours suivants, nous nous croisons régulièrement et discutons souvent entre deux couloirs. Je me réjouis de ce rapprochement et savoure cette nouvelle connivence. Je lui raconte mes fantasmes de soumission, il boit mes paroles sans les commenter.  Je lui parle de mon mari, de notre libertinage, il se réjouit de nos principes d’honnêteté et de transparence. Il est séparé et regrette de ne pas avoir pu partager une telle complicité avec son épouse. Il me demande si je serais autorisée à l’accompagner dans son bureau, un jour. Je promets de déposer une requête à mon chéri et de le tenir informé ! Non seulement mon mari y consent mais il m’impose d’y aller. Je me sens contrainte par ces deux hommes, cela m’émoustille.

    Le staff de l’équipe médicale termine tôt ce jour-là, il m’ordonne de l’attendre dans son bureau. Je suis grisée par cette situation inhabituelle et flattée d’avoir l’honneur de me glisser seule dans ce lieu prestigieux. Je patiente, timidement installée sur un grand siège de cuir noir, je scrute les bruits du couloir, j’entends sa voix grave au loin, je respire le parfum de sa veste posée sur l’accoudoir. Tous mes sens sont en éveil. Brusquement la porte s’ouvre, sa présence m’irradie instantanément.  C’est la première fois, que nous sommes seuls dans une pièce, son regard est différent, toujours bienveillant mais plus pervers, une délicieuse angoisse s’empare de moi, il semble s’en délecter.  Il ferme la porte à clef, puis se dirige vers une bibliothèque, il ouvre un tiroir et sort un coffret de velours qu’il me tend. Il m’assure que ceci devrait satisfaire mes fantasmes et mes désirs inassouvis. Il sait me parler et trouver les mots qui m’hypnotisent, il caresse mes cheveux, je l’écoute. Adossée au mur, je sens ses mains qui écartent mon chemisier, les boutons qui s’ouvrent un à un dévoilent mes seins nus. Ses doigts remontent le long de mes cuisses, il baisse ma culotte d’un geste vif, je la regarde tomber à mes chevilles quand déjà ses doigts fouillent mon intimité. Je gémis en me tortillant.

    Il m’allonge au sol sur le dos, il ouvre le coffret, il écarte fermement mes cuisses, il maintient mes lèvres d’un geste assuré et pose sur chacune une paire de jolies pinces dorées. Un sentiment confus de plaisir et de douleur m’envahit. Il les tire fermement. Telle une morsure, ce mouvement me remplit d’une immense chaleur, je me retiens de crier. Puis il les retire avec délicatesse et caresse doucement mes lèvres brûlantes jusqu’à faire disparaitre la douleur.

    Il part s’asseoir confortablement sur le canapé. Il m’ordonne de monter dessus, de placer mes jambes de chaque côté de ses cuisses et de m’accroupir. Je m’exécute et j’approche timidement mon sexe contre son visage. Sa bouche frotte lentement en petits mouvements circulaires sur mes lèvres. Je sens combien il connait parfaitement le corps des femmes. Par petites touches, il me lèche patiemment, cette douce valse sur mon clitoris fait onduler mon bassin malgré moi. Brutalement, il plonge sa bouche sans retenue sur mon sexe pour m’engloutir. Terrassée par un violent orgasme, je m’écroule au sol. Je récupère peu à peu mes esprits, il me cajole tendrement, je l’entends me murmurer des compliments. Il me confie le coffret et je quitte son bureau, totalement hébétée.

    Dans les couloirs, je lutte pour résister à l’irrépressible envie de découvrir le contenu du coffret. Je me précipite à l’abri des regards, dans le secret de mon bureau, j’entrebâille doucement le couvercle, j’appréhende presque de ce que je vais y trouver. Un magnifique plug de cristal trône dans un écrin de velours bleu. 

     

    La semaine suivante, je me repose tranquillement à la maison, quand le téléphone sonne. Il m’ordonne d’aller mettre le plug et m’annonce qu’il passera me chercher dans une heure. Je suis prise dans un tourbillon d’angoisse et d’excitation. Pressée par le temps et le désir, je virevolte sans savoir par où commencer. Sa voiture stationne en double file, je monte en vitesse. Immédiatement, je suis baignée par la chaleur de l’habitacle, la douceur de sa voix et le confort des sièges en cuir. Je me love en ronronnant de plaisir, je l’admire tandis qu’il conduit d’une main et caresse ma cuisse de l’autre. Il porte un pantalon noir très chic et une chemise blanche très élégante, il est magnifique.

    Je regarde à peine la route, je me moque de savoir où nous allons. Je me régale du spectacle de cet homme ravissant. Je me délecte de cette grâce qu’il distille et de ce charme auquel je succombe. Je me laisse bercer par sa voix chaude et rassurante. Je savoure ce moment de béatitude. Nous roulons maintenant sur un petit chemin longeant la Loire, puis il se gare et m’ouvre la portière avec galanterie. Nous marchons dans les ruelles pavées d’un adorable petit village, le soleil chauffe déjà ma peau comme un délicieux présage. Brusquement, il prend ma main et la place avec autorité sur son érection, je suis troublée. Sous les tilleuls d’une petite auberge, il me propose de boire un verre. Tout est suave :  les fines bulles qui pétillent dans ma bouche, la chaleur malgré l’ombrage, son regard posé sur moi, je déguste ce moment.

    Il se lève sans un mot et m’entraîne à l’intérieur. La fraicheur et le charme suranné de cette auberge me surprenne. Je me laisse guider vers un petit escalier en bois. Sans hésitation, il se dirige vers une porte dont il a la clef. La chambre est mansardée, coquette et raffinée. J’attends sagement à l’entrée, je contemple la tapisserie fleurie, l’armoire en vieux chêne, et les glycines qui dégringolent sur la balustrade du balcon. Il me déshabille entièrement, je frisonne un peu. Il m’assoit sur le lit et fait rouler mes tétons sous ses doigts jusqu’à ce qu’ils deviennent durs et sensibles puis il pose une paire de pince sur chacun, je sens gonfler mes seins. Ses sévices agissent sur moi comme un aphrodisiaque. En maître Shibari, il écarte mes cuisses et ficelle mes jambes, je m’abandonne à cette chaleur qui se répand en moi. Je respire l’odeur de la corde brute, je me laisse aller. Il caresse mon sexe doucement, puis de manière plus insistante et plus précise, je jouis violemment.

    Sans un instant de répit, il me bascule à quatre pattes. D’une main, il étire les pinces, de l’autre, il frotte mes fesses vivement puis remonte sur ma chatte. Je succombe à ce mélange où plaisir et souffrance cohabitent. Il libère mes tétons, la douceur de sa bouche fait disparaitre peu à peu la très vive douleur. Par petites touches, il lèche mon sexe sensible, gonflé et brûlant, sa langue s’agite avec douceur. Je suis prête à exploser à nouveau mais il me l’interdit. Je réalise à quel point il sait où il veut m’emmener. Enfin, il ouvre son pantalon et il s’offre à moi pour la première fois. J’admire son sexe dressé et son gland humide. Il effleure mes lèvres puis l’avance dans ma bouche. Je suis avide de le goûter. Je m’applique. Il m’ordonne d’avaler entièrement son sexe, ces mots me rendent folle d’excitation. Il masse ma chatte avec fermeté, puis ses doigts se dirigent vers l’entrée de mon vagin et le pénètrent violemment, je râle de plaisir, mon bassin ondule malgré moi.

    Il se redresse et bande mes yeux. Dans cette obscurité nouvelle, je reste muette et immobile. Puis, je sens son membre glisser en moi, mes lèvres étirées, ma chatte enfin pénétrée. Il me pilonne, se retire pour se frotter contre mon clitoris et revient dans mon sexe. Il alterne avec puissance. Le plaisir me remplit au rythme de sa pénétration. J’aime me sentir prise par lui, mon sexe coule autour de sa bite. Je me déchaine, j’accompagne ses mouvements de manière désordonnée, je suis presque hystérique. Un orgasme bruyant et désordonné nous terrasse, des spasmes divins nous parcourent longtemps, ma jouissance se relance sans parvenir à se calmer. Je m’écroule sur lui abasourdie, il me délivre des cordes et du plug. Il m’apporte de l’eau fraîche. J’ai hâte de retrouver mon mari chéri pour tout lui raconter.

    Duo, boulot, libido

    « Joséphine Clara et Louis (suite) »

  • Commentaires

    3
    Chambord
    Mardi 27 Octobre 2020 à 00:01
    Que j'aimerais être cet homme avec la complicité et l'approbation du mari...
    2
    Seb
    Lundi 26 Octobre 2020 à 18:14
    Tu nous émerveilles une fois de plus !
    Encore .....
    1
    Bruneetlui
    Lundi 26 Octobre 2020 à 17:15

    waouh. Beau.

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :