• Rêveries automnales partie 3

    Érection

    Symbole de virilité, d’excitation et de puissance, l’érection est surtout d’une extrême beauté. J’adorerais avoir un pénis, juste un jour, pour voir. Alors je pourrais faire pipi le long des routes, bander démesurément et me faire sucer dans une voiture ! Notre dernier achat démoniaque est un gode ceinture. Un peu gênée à la caisse, j’ai éprouvé un plaisir magique à l’essayer. Porter ce sexe contre moi c’était presque la réalisation d’un rêve. L’érection est fascinante mais toujours un peu mystérieuse. Les stimuli sont divers mais les pannes sont parfois énigmatiques et inexplicables. Je constate toujours avec tristesse que malgré nos discours rassurants et bienveillants, les hommes se mettent une pression de folie avec cette affaire-là. Certes, j’ai lu des messages féminins extrêmement virulents à propos des pannes masculines mais dans notre grande majorité, nous sommes pleines d’empathie et de compréhension. Le jour où j’ai réussi à casser l’équation il ne bande pas parce que je ne suis pas jolie, j’ai été libérée et libératrice aussi. Depuis, il m’importe peu que mon partenaire soit dur ou pas. Certes la pénétration n’est pas ma pratique favorite, le principal est de passer un bon moment ensemble. Ce qui est difficile à gérer c’est le désarroi de l’homme. Certains se focalisent tellement sur leur bite qu’ils en oublient qu’ils ont aussi une bouche et des doigts tout aussi efficaces. Compenser au lieu de ressasser !   

     

    Passion

    Cette après-midi, mon mari est parti rejoindre Katia. Je suis sereine et savoure ce moment rien qu’à moi. Depuis plusieurs jours, cette jolie perspective nous a beaucoup excités et nous a valu de multiples orgasmes. Mais là, en ce moment, je suis tranquille, ni excitée, ni inquiète, juste bien. Je pense à eux avec beaucoup de tendresse en savourant la solitude de mon après-midi. Je sais qu’il est heureux et je le suis moi aussi. C’est la personnalité de Katia qui me permet d’être dans cet état de quiétude. Je ne ressens ni compétition ni concurrence. Même si, habituellement, je préfère les femmes mariées, attachées un homme, ne risquant pas de prendre le mien. Katia et son célibat ne m’effraient pas. Nous avons construit une profonde amitié, je la sais honnête et propre dans sa tête. J’aime notre connivence et notre complicité, j’aime quand elle me montre la lingerie qu’elle porte pour accueillir mon chéri. C’est une belle personne, j’aime qui elle est, j’ai confiance en elle, je suis ravie de partager mon mari avec elle et même j’en suis fière. J’ai hâte qu’il rentre et que cette aventure nous embrase.

    En fin d’après-midi, il rentre radieux. Je lis le bonheur sur son visage. Il me serre dans ses bras, je le flaire fébrilement pour retrouver la douceur et le parfum de Katia. Il me dit : c’était difficile de passer une plus belle après-midi. Nous aimerions nous retrouver dans l’intimité de notre lit conjugal, où il me raconterait tout, où l’excitation monterait, où l’évocation de folles images nous exalteraient immédiatement. Là dans un acte sexuel de reconnexion, nous fondrions ensemble et je retrouverai mon mari. Malheureusement les aléas de notre vie familiale ne nous le permettent pas. Il est trop tard pour prétexter une sieste et trop tôt pour aller se coucher. Nous refoulons nos pulsions et endossons notre rôle de parent comme si de rien n’était. La journée se termine, nous allons devoir patienter de longues heures. Parfois, il me glisse une petite information sur son après-midi mais je lui interdis immédiatement de poursuivre. Pour le moment, je ne veux rien savoir, je garde précieusement ce petit moment là quand nos retrouvailles arriveront.

    Enfin, c’est le soir. Il arrive dans la chambre, j’admire son torse, j’imagine les mains de Katia qui le parcourent. Il entre dans le lit, je suis tellement heureuse de retrouver enfin mon mari rien qu’à moi. Je me blottis contre lui mais je ne sens pas son corps qui m’appelle, il est fatigué et ne partage pas la chaleur qui m’envahit. Il me caresse doucement en me proposant des jouets. A ce moment-là, tout bascule, sa proposition me vexe, je ne veux pas de sex-toys, je veux récupérer le corps de mon mari, je veux qu’il me baise comme il l’a baisée cette après-midi.  Je ne veux pas de tendresse, je veux une baise violente, une baise de reconquête. En même temps, j’ai le sentiment qu’il se sent redevable, qu’il me caresse comme pour payer son après-midi et cela me met en rage.

    Enfin le soir est arrivé mais trop tard ! Que les retrouvailles sont compliquées ! Je me sens tomber dans un puits. Je suis jalouse de l’excitation qu’il a eue pour elle, jalouse des fleurs qu’il lui a offertes. Je tombe encore un peu dans des sables mouvants sans qu’il ne puisse rien faire pour me rattraper. Inexorablement, je tombe. Tous ses mots d’amour ne peuvent me rattraper, je sombre.   

    J’ai besoin qu’il soit fou de désir, qu’il me saute dessus, qu’il me rassure en me disant que je suis la plus belle, la plus douce et la plus merveilleuse, que je lui ai manqué. Mais, il me câline en me proposant à boire. Je le sens de plus en plus fatigué, j’imagine qu’il voudrait enfin pouvoir dormir. Et cette mayonnaise n’en finit pas de monter. J’ai le sentiment d’avoir été spoliée, elle a eu des caresses fougueuses, je n’ai que les tendres, elle a eu les érections et les orgasmes, je n’ai que des câlins. Tandis qu’il m’enveloppe d’attentions et d’amour, je ne rêve que d’une baise violente pour compenser cette attente.

    Séparation

    Ce soir, il rencontre Laurence. Je n’ai eu aucun contact avec elle. J’aurais aimé que nous échangions mais elle n’en a pas manifesté le souhait. J’ai respecté leur relation duelle. Il n’y avait pas de place pour moi mais cela ne m’a pas dérangé. Mais à son retour, je me sens différente, je ne ressens pas le besoin de me frotter contre lui pour retrouver l’odeur de cette femme. Au contraire, j’ai besoin qu’il prenne une douche. Je veux retrouver mon mari exclusivement à moi. Elle n’a pas ressenti le besoin de se lier à moi je n’ai aucune envie de me lier à elle.

    Comme les femmes viennent de Mars et les hommes de Vénus, notre reconnexion est totalement différente. Quand je rentre d’une rencontre, il me questionne sur des détails affreusement techniques : Quelles positions ? Quelle durée d’érection ? Nombre d’éjaculations ? A chaque fois, je suis éberluée, tout cela me parait tellement futile. Sa réassurance consiste à être certain que ce mâle n’est pas plus performant que lui. La plupart du temps, je peine à lui répondre car j’ai peu prêté attention à tout cela. Ma réassurance est à mille lieux de ces détails physiologiques. Telle la reine de Blanche Neige, je demande à mon miroir, euh non à mon mari : Chéri… Ô mon chéri, dis-moi qui est la plus belle ! Dis-moi, que tu préfères mes seins, dis-moi que mon cul te fait bander, dis-moi que ma peau est plus douce, que l’odeur de ma chatte est celle que tu préfères, dis-moi que je suis seule qui te fait vraiment vibrer et que les autres ne sont que des ersatz. Dis-moi que tu es fou de moi.  

    Remise en question

    Je suis partie quelques jours en vacances avec les enfants. Mon mari travaille, il est resté seul à la maison. Il propose à Laura, sa petite « pauvrette » de passer une soirée ensemble. Elle sera son rayon de soleil de la semaine. Elle m’envoie un adorable message pour me remercier de lui prêter mon mari. Je suis ravie et sereine. Je n’ai eu qu’une seule condition, l’emplacement du restaurant. J’ai réclamé un lieu loin de notre domicile, je redoute qu’il se promène au cœur de la nuit au bras de cette jolie poupée sexy et qu’il rencontre une de nos connaissances. Il concocte avec soin une jolie soirée pour elle. Il réserve une table dans un magnifique restaurant gastronomique et imagine des petits défis pour pimenter la soirée. Laura est joueuse et toujours partante pour s’amuser, elle les réalisera sans aucun doute.

    Depuis le sud de la France, je les imagine en voiture frétillants d’excitation, elle, se serrant contre lui et lui, lorgnant sur sa jupe courte. Je les imagine attablés, leurs mains se cherchant dans les pans de la nappe blanche. Je les imagine collés contre la voiture, le sexe dur de mon mari contre elle. Puis les images se superposent dans ce moment où tout se précipite, son chemisier s’ouvrant sur petits seins fiers, sa jupe relevée découvrant sa cambrure obscène, ses gémissements sous la langue de mon mari, son cul magnifiquement offert à sa queue brûlante, ses longs cheveux et son regard qui chavire. Je sens leurs jouissances et son sperme qui coule.

    Je me demande alors si tout cela a un sens. Il a dépensé beaucoup de temps et d’énergie à imaginer une soirée grandiose pour elle. Il a réfléchi avec tellement de soin pour que tout soit diaboliquement beau et excitant. Il a soigné chaque détail pour qu’elle se sente choyée. Est-ce tout cela est bien raisonnable pour une autre que moi ?

     

    Reconnexion

    Au printemps, nous avons vécu de folles aventures avec Angèle et Adam. Noyés dans leur beauté et dans leur charme, nous nous sommes savourés, aspirés et dévorés. Leur joie de vivre et leur légèreté nous ont embrasés. Emportés dans un désir boulimique de traquer chaque instant pour nous retrouver, nous avons improvisé des parenthèses joyeuses parmi leurs moissons. Nos délicieux corps à corps nous abreuvaient d’un plaisir sans fin.

    Puis j’ai eu peur de les perdre, peur que se reproduise la malédiction. Comme Monsieur Seguin qui se lamente de la perte de toutes ses chèvres, j’ai voulu moi aussi conjurer le sort. Il semblerait que les amitiés libertines trop fusionnelles finissent irrémédiablement par exploser. Nous avons perdu nos amis Sophie et Paul et malgré le temps qui passe, cela nous peine encore. Alors pour préserver Angèle et Adam et permettre à notre histoire de perdurer, j’ai souhaité que nous oxygénions les uns les autres.

    Nous nous sommes retrouvés comme si l’on s’était quitté hier : notre complicité intacte, nos fous rires et nos blagues débiles retrouvés. Pour courir les bars et inaugurer notre nouveau lit, nous nous sommes entraînés dans une explosion de jouir et de rire. Comme autrefois, nous avons caressé nos esprits et nos chairs dans un shoot de plaisir et de rhum. J’ai retrouvé la douceur d’Adam, sa bouche sur mon sexe tandis que les boucles blondes d’Angèle chatouillaient mes pieds. J’ai respiré le jasmin de son corps dans des images chaudes et humides, bruyantes et silencieuses. Quel bonheur de les retrouver !

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