• And whispered in the sound of silence

    Il y a quelques mots écrits sur l’application qui donne envie de trouver un nid éphémère pour se découvrir. Il y a des musiques partagées le temps d’une balade ligérienne sous la pluie pour se retrouver. Il y a quelques instants encore pour se parer de ses plus belles plumes. Et puis il y a la porte qui s’ouvre : le son de sa voix douce, son sourire éclatant et son charme irrésistible.

    Je réalise la chance merveilleuse que j’ai d’avoir un mari qui non seulement m’autorise à vivre ces moments-là mais m’y encourage et m’offre une saint Valentin hors du commun. Je réalise la chance que j’ai aussi qu’une gentille fée pose sa baguette magique pour me guider et me présenter des hommes extraordinaires.

    Eliav a tout organisé, tout préparé et tout arrangé pour que je me sente bien. Il est attentionné et me donne même des informations logistiques pour garer ma voiture. Le stationnement est toujours pour moi source d’inquiétude mais je ne lui ai parlé de rien, comment a-t-il deviné ? Il m’arrive fréquemment avant de partir rencontrer seule de me demander si cela a vraiment du sens. Je n’ai aucun doute cette fois ci, j’assume pleinement mon choix. En plus, il m’a évité la série de satanées questions sur mes envies, mes goûts, mes fantasmes et patati et patata… Je lui en suis reconnaissante.

    Je n’ai rien imaginé avant de venir, je n’ai rien fantasmé, je n’attends rien de particulier mais je suis persuadée que cette journée sera mémorable. Quand la porte s’ouvre, j’ignore encore à quel point. Et c’est peu descriptible. Pourquoi ma rencontre avec Eliav est-elle un séisme ? Parce que c’était lui, parce que c’était moi ? Parce qu’il est empreint de belles manières, d’une simplicité déconcertante, aux petits soins mais naturellement, sans avoir jamais l’air d’en faire trop, comme s’il était toujours lui-même. Parce que tout est facile, léger, fluide, sans pression, ni paraître, parce que ce sera un moment de vie tout simplement.

    Comme si, c’était une après-midi ordinaire avec un ami ordinaire. Pourtant c’est un inconnu. Voilà ce qui est fascinant : se sentir en confiance et en intimité au bout de quelques minutes ! Et puis, sentir l’excitation de la nouveauté, être grisée par l’inattendu et la surprise, vivre un moment hors norme dans un mélange de douce folie et d’exaltation : un délit d’initié !

    Je le suis dans le dédale qui mène au petit nid douillet qu’il a trouvé pour abriter nos désirs illicites. Je savoure son premier éclat de rire. Je glisse mes doigts dans sa barbe douce et ma main dans ses cheveux. J’effleure son pantalon soyeux et le ravissant gilet qu’il porte avec panache et élégance.

    Nous faisons connaissance dans une succession de conversations légères et sérieuses, toujours passionnantes. Je me régale de sa curiosité et de son intelligence débordante. Arrimée à ses yeux pétillants, je l’écoute en picorant le gâteau. Puis à cette simplicité conviviale succède une gourmandise non dissimulée. Comme j’ai renversé deux fois mon verre et que le sol est trempé, nous saisissons cet alibi pour quitter le salon et rejoindre le lit car irrésistiblement, nos corps veulent se rapprocher. Aimantés par le désir, emportés dans une danse voluptueuse, nos sens s’embrasent.  Peau à peau, lentement, entre caresses et câlins, on se connecte. J’ouvre son gilet et sa chemise avec le même trouble que pour les cadeaux de Noël. Mes mains parcourent son torse aguichant, tout est serein. Il soulève ma robe et dévoile mon body. Nous nous effleurons du bout des doigts dans un décor musical de Kurt Cobain. C’est très doux, très lent, très long, nous nous savourons dans une sensibilité exacerbée. Nous prenons notre temps, dans une bulle extraordinaire, nous sommes dans nos sensations, à l’écoute de notre corps et de celui de l’autre en totale connexion. La magie de cette première rencontre est unique, nous ne la retrouverons jamais, il faut la goûter le plus intensément possible.

     Nous avions rêvé de déconstruire le rapport sexuel traditionnel, de nous extraire des codes pour imaginer un plaisir libéré de la norme, loin des injonctions d’érection, d’éjaculation ou de performance, mais finalement la conformité va nous rattraper. Le vrai bonheur est de laisser son corps accueillir les émotions comme elles viennent, parfois tendres et parfois bestiales.  Car tout nous appelle à l’affrontement dans des étreintes tantôt sensuelles et tantôt fougueuses. Ses longs doigts savent parfaitement alterner ces intensités différentes : la douceur et la braise. Ses mains glissent et coulissent partout en moi, elles sont très douces et soudainement appuient fortement, je me contorsionne, cette alternance me procure un plaisir volcanique.

    Mon corps qui se cabre comme un cheval sauvage, mes bras qui ondulent, ma tête qui tombe à la renverse, nous fondons l’un en l’autre et ne faisons plus qu’un. Dans le mélange de nos sueurs et de nos cris, il se dégage une énergie incroyable. Dans le miroir, je profite du troublant spectacle de nos corps imbriqués.  Il emprisonne mes cuisses de ses mains et lance sa langue en moi. A l’écoute attentive et bienveillante de mes désirs, il propose de me faire jouir comme j’aime, comme s’il voulait juste rendre service.

    Que c’est bon d’être tournée et retournée, la tête à l’envers, flambée de désirs ! J’admire son sexe fier qui pulse et palpite sous ma langue, j’ai le goût du péché dans la bouche. Même si l’acte sexuel est toujours semblable, chaque partenaire y apporte une couleur particulière, celle de d’Eliav est fabuleuse. C’est bien au-delà d’un emboîtement physique, c’est un partage magique d’humanités et de plaisirs intarissables. Son corps magnifique, l’odeur de sa peau, le rythme de son souffle, mon corps qui ne parvient pas à se calmer, nos gémissements : tout est incandescent.

    Une trêve temporaire reçoit nos confidences et la confiance que nous nous accordons désormais. On parle, on rit, on éclate de rire. Tout est pétillant, joyeux, naturel et généreux. On voit les lumières de nuit, on entend le bruit de la pluie, on est juste bien dans cette nuit sans sommeil. Mais rapidement, nos corps se laissent emportés à nouveau dans une excitation sans répit, il est tard, c’est déraisonnable, on sait que sera fatigués demain mais nous ne pouvons résister. Quelle chance, nous avons de vivre ce moment-là !

    Ô que c’est délicieux de rentrer fatiguée et repue, de me glisser dans le lit conjugal et d’entendre mon mari me murmurer qu’il m’aime comme si tout était ordinaire.  Le lendemain, je me sens duveteuse, une infinie tendresse m’enveloppe encore.

    Le mot de la fin appartient à Eliav : « Aimons, vibrons, vivons, la vie nous a été offerte pour ça. »

     

     

     

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