• Ode au libertinage...

    Ode au libertinage...

    Ode au libertinage

    Longtemps fantasmée, grâce à mon mari, j’ai enfin accédé à la sexualité plurielle dont je rêvais. Nous sommes tombés dans la marmite du libertinage, nous en avons appris le vocabulaire, les codes, les lieux et les pratiques. Tel un diamant, le libertinage a mille facettes. Il n’y a pas un mais des libertinages et presque autant de libertins. Chacun évolue selon ses envies, il n’y a pas de règle définie. Être libertin c’est aimer les belles choses et profiter de la vie sous toutes ses formes sans aucun jugement moral. Ce n’est pas donner ou échanger, c’est partager. Nous sommes échangistes de bonheur et de plaisir et nous vivons nos envies aussi particulières et exceptionnelles qu’elles soient.

    Nous avons besoin que notre sexualité ne soit pas une relation exclusive, que notre histoire d’amour se construise avec les aventures que nous vivons à l’extérieur de notre couple. Nous nous épanouissons dans une vie sexuelle riche, libre et sans contrainte en dehors des codes sociétaux classiques avec des rencontres qui nous permettent d’explorer notre sexualité curieuse, d’y découvrir de nouvelles pratiques, de nouveaux jeux, des envies insoupçonnées. Nous sommes en quête d’une jouissance perpétuelle !

    Pour nous la fidélité ne rime pas avec monogamie ou possession ; notre fidélité nous autorise des relations sexuelles en dehors de notre cocon amoureux. Car l’infidélité ne se niche pas dans des relations sexuelles mais plutôt dans des complicités, dans des moments d’intimité paradoxalement non dénudés. Quand la sexualité et la séduction ne sont plus des enjeux, les relations entre hommes et femmes s’en trouvent plus harmonieuses et plus transparentes, la jalousie n’a plus lieu d’être. Notre fidélité repose sur la transparence, l’honnêteté et le respect que nous partageons.

    Personne ne remplace mon mari, il le sait.  Tant que mes amants sont respectueux de notre couple, il me laisse libre de désirer d’autres hommes. De mon côté, je n’ai aucun doute sur la place que j’occupe dans son cœur, ni aucune inquiétude sur ses sentiments, par contre sexuellement, je n’ai pas l’orgueil de penser que je peux tout lui apporter. De même que les relations avec nos amis nous enrichissent, les rencontres avec nos partenaires sexuels nous nourrissent aussi.

    Notre libertinage n’est pas un long fleuve tranquille, nos envies diffèrent parfois, l’un traverse une période de boulimie, l’autre est plus calme, il faut s’harmoniser cela provoque des discordes. Mais ces divergences sont identiques à celles que chaque couple peut avoir sur l’éducation des enfants, la belle famille ou les tâches ménagères. Par contre, nous évitons les querelles sur la jalousie, les relations sexuelles et surtout les dépenses car à l’approche d’une soirée, mon mari ne me reproche jamais de dilapider notre argent en lingerie, robes ou chaussures.

    Les relations libertines ont été pour moi une véritable thérapie, réconciliée avec mon corps et rassurée sur mon pouvoir de séduction. Sans en faire l’apologie, je revendique mon choix et tente parfois de convertir mes amies, certaines pensent que c’est incompatible avec l’image qu’elles ont de leur corps c’est justement l’inverse. Se sentir belle et désirable pour un homme qui ne me doit rien cela a malheureusement plus de valeur que les réassurances permanentes de mon mari, que j’accuse d’avoir les yeux de l’amour. Le désir des autres femmes pour mon mari attise, ravive et ranime mon désir pour lui. De même qu’il a besoin de la convoitise des autres hommes pour jauger son amour. Être l’objet de désir pour quelqu’un permet de devenir objet de désir pour son conjoint. 

    Nous aimons les couples respectueux et patients, jamais insistants, ni vulgaires ni donneurs de leçons.  Nous prenons notre temps pour découvrir ce fameux feeling. Ni pressés, ni affamés, le libertinage est une gourmandise, notre planning est souvent chargé, alors nous choisissons nos rencontres avec soin. Elles sont basées sur le respect, la sensualité, la complicité, le charme, la séduction, la bienveillance et la bonne humeur.

    Nous profitons de toutes les formes intenses de plaisirs, celles de la table et celles du lit. Nous n’avons pas de longue liste d’exigences, les descriptifs cadrés sont dissuasifs et fatigants : ceux qui ne veulent que des jeunes, ou que des gens de leur âge, les anti barbes, les uniquement femmes bi, ceux qui veulent des grands, des minces ou des athlètes, ceux qui viennent chercher le « produit » qui leur correspond. Nous aimons les exceptions, les surprises, la spontanéité, et la possibilité d’être attirés par un couple déconcertant. Le décollage a même parfois lieu sans talons, sans maquillage et sans tenue aguichante.  

    Curieuse mais timide, je me dévoile à pas de velours. Voyeuse et joueuse, j’aime les ambiances feutrées et sensuelles. Mes envies peuvent varier mais la finesse et la volupté me guident. L’obéissance sexuelle et la soumission sont parfois mes fils conducteurs. Mais, la domination n’est pas un étendard de qualité, je ne me plie pas allègrement à une virilité triomphante. Je ne succombe pas non à une nuit chimérique où je serai la reine, affublée d’une couronne illusoire, réclamant joyaux et orgasmes. Je ne rêve pas d’un idéal de pacotille, je suis touchée par des âmes bien vivantes. Irrémédiablement, sapio sexuelle, j’ai besoin de véritables échanges intellectuels. L’alchimie sexuelle passe par une cérébralité avant tout ; l’excitation de l’esprit, la provocation malicieuse, la subtilité des mots avant le choc des photos pour évoluer vers un crescendo de désir mutuel.

    Ce week-end nous avons passé deux délicieuses soirées, dommage elles sont restées inexorablement verticales ! Des couples charmants, des plats succulents, des vins délicats, de la bonne humeur, des corps exaltants, pas d’enfant, bref tout était réuni pour chavirer dans la luxure. Mais non rien ! Sommes-nous devenus prisonniers de notre instinct animal et incapables de savourer une belle soirée entre amis ?

    « Clara Laura et Alex »

  • Commentaires

    3
    Bruneetlui
    Vendredi 9 Octobre 2020 à 18:04
    D'après Platon, les hommes, et les femmes, sont prisonniers d'une croyance : la croyance à la véracité de ce que leur font parvenir leurs sens. En effet, les hommes commettent l'erreur de croire que ce que leur livre leurs sens est le réel...
    Alors non, nous 'e sommes pas prisonniers de nos instincts primitifs. Nous sommes prisonniers du carcan de la société et de l'éducation qui nous a appris a rentrer dans un cadre préétabli.
    La vérité étant qu'il n'y a pas de cadre autre que celui qu'on souhaite pour soi-même.
    2
    Chambord
    Jeudi 8 Octobre 2020 à 23:36
    Sublime récit
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