• Octogone

    Notre quête libertine évolue : de plus en plus, nous aimons les soirées multis couples. Nous y trouvons davantage de légèreté que dans les soirées à quatre. Le nombre multiplie les déclinaisons et le champ des possibles. On se sent plus libre. Le passage d’un partenaire à l’autre intensifie les sensations. Quand le nombre reste raisonnable et que l’on évite la célèbre « Boucherie Bernard », ces soirées là nous procurent un bien être absolu et des émotions à foison.

    Mais nous aimons également allonger le temps de la rencontre ; s’alanguir plusieurs jours, faire durer le plaisir, alterner l’horizontalité et la verticalité.  

    Le joli mois de mai nous a déjà offert un week-end entre amis au bord de la mer : une parenthèse enchanteresse. Nous imaginions ce moment de retrouvailles comme une débauche sans fin mais il fut fort différent. Nous avons refait le monde, mangé des fruits de mer, joué aux cartes et fait des photos débiles. Il y a eu assez peu de sexe finalement. On pensait partir pour de la baise non-stop mais les moments verticaux sont tellement agréables, surtout quand de surcroit, on les partage avec une complicité sexuelle. Savoir que l’on peut se sauter dessus à tout moment c’est libérateur. Il n’y a plus cette obligation que l’on peut ressentir en soirée.

    Gonflés de ces nouvelles envies, nous ouvrons désormais notre maison à une dizaine de libertins connus ou presque.

    Depuis plusieurs mois, nous discutons avec Lyzie et Dov. Les échanges sont légers, drôles et follement décalés, leurs photos sont d’une sensualité dingue. Avant qu’ils arrivent, nous sommes déjà sous le charme. Nous leur proposons d’inviter un couple chouchou, ils choisissent Judie et Ruben. Nous jetons un œil très rapide à leur annonce, c’est chic et glamour, nos échanges sont furtifs et pragmatiques. Nous faisons entièrement confiance au choix de Lyzie et Dov, nous souhaitons préserver la surprise, la séduction commencera sur place. Nous complétons nos invitations par Karen et Simon. Nous avons fait connaissance récemment, nous avons découverts leurs photos en cachette durant un dîner de famille, le téléphone camouflé entre nous, nous avons frissonné de ce plaisir coupable. Ils ont répondu immédiatement à notre proposition, ils sont joueurs et décidés, nous sommes déjà conquis. Cette soirée s’annonce sous les meilleurs auspices.

    Pour la première fois, il est presque laborieux de poser des mots sur l’intensité de ce moment-là et j’espère que mes souvenirs et ma plume seront à la hauteur.

    Depuis la veille, nous avons préparé fébrilement la maison. Depuis l’aube, nous avons cuisiné remplis d’excitation. Nous avons à peine terminé, qu’ils sont tous les six dans notre salon. Et déjà, à ce moment-là, on sait que ce sera mémorable. Tout est si naturel et si léger, que l’on pourrait penser à de vieux amis qui se retrouvent. Il règne une ambiance super sympa, chacun ayant un égo raisonnable, tout y est détendu et bienveillant. Une alchimie nait dès les premières minutes. On a l’impression de s’être trouvés ou plutôt retrouvés comme si on s’était toujours connus. Les rires de Lyzie et Judie résonnent déjà dans la maison, j’ai bavé sur les photos de Dov depuis des mois, il est enfin là, je lorgne discrètement sur le torse musclé de Ruben, Karen et Simon dégagent une grâce infinie, mon chéri est heureux, je me sens merveilleusement bien.

    Chacun enfile sa tenue de bal et nous voici réunis sur la terrasse. Nous ignorons ce qui va se passer mais nous sommes déjà magnétisés les uns aux autres. Je contemple ce divin spectacle : Lyzie et sa beauté arrogante, Karen sertie dans un décolleté provoquant, Judie révélant sa nudité dans les transparences d’une robe incroyable, Dov solaire et viril, Ruben et son corps fantastique, Simon mystérieux et énigmatique. Je suis déjà excitée. Dans ce cercle intime où chacun s’apprête à révéler la nudité de son corps et de son âme, nous dévoilons nos goûts, nos passions et nos vies au-delà des frontières. Il règne dans cet univers unique et rare une profonde bienveillance et une grande décontraction. La rapidité de cette osmose est fascinante. Il y a quelques heures, nous nous connaissions à peine et maintenant nous partageons une communion des esprits et bientôt des corps.

    Et puis tout bascule, mon chéri effleure tendrement la bouche de Karen. Par pudeur ou par timidité, nous poursuivons nos conversations comme si tout était ordinaire. Mais la tension monte, les corps s’appellent et se cherchent, la musique les rapproche dans une danse lubrique, les premiers baisers nous enflamment. Je suis contre Simon. Je sens ses mains me parcourir, je découvre son torse. La douce odeur de sa peau m’envahit quand il caresse ma nuque.  J’ouvre son pantalon, sa queue est déjà très raide, elle est magnifique. Je l’effleure de ma bouche, je la parcours de ma langue puis je l’engloutis, elle est délicieuse. Lentement, il me relève, m’allonge sur la table de la cuisine et j’admire son visage entre mes cuisses ouvertes. Ce n’est pas ma pratique préférée mais certains hommes ont un talent hors du commun, il fait partie de ceux-là. Sa bouche est chaude, douce et ferme, il pose sa langue délicatement autour de mon clitoris. Ses mouvements sont parfaits comme si mon propre cerveau les télécommandait. Je le supplie de me baiser. Appuyée contre le garde-fou de l’escalier, je sens pourtant que plus rien ne préserve mon corps de la folie. Sa queue va si bien dans ma chatte.  Puis il m’allonge sur le canapé, j’admire son sexe dressé puis je le sens à nouveau se loger en moi. Nos sueurs se mêlent, j’entends ses mots sans les comprendre, sa voix me guide comme un puissant aphrodisiaque. Sentir sa jouissance est divin. Il m’abandonne exsangue, mais nous nous retrouverons plusieurs fois durant ce week end.

    Plus tard, je contemple la bouche de mon mari entre les cuisses offertes de Judie, elle est belle à croquer et exprime son plaisir de manière très expressive. A mon tour, je viens poser ma bouche affamée sur sa chatte douce au gout sucré. Ruben est contre moi, sa chérie lui chuchote des propositions lubriques, j’adore leur complicité, je m’abreuve de leur amour.  Je sens une verge s’immiscer en moi. Pendant quelques minutes, je refuse d’ouvrir les yeux pour vérifier à qui elle appartient. Les hommes présents ont tous mon assentiment, je savoure ce plaisir si particulier d’être prise sans savoir par qui. C’est Ruben qui détient le contrôle de mes émotions, avec force et vigueur. Il m’a placée en diagonale et il appuie fortement sur la gauche de mon sexe, son petit côté british certainement ! Mon corps se raidit de plaisir, je me sens en feu, il me bascule, j’ai envie de rester ancrée en lui, blottie contre son torse musclé, il agrippe mes hanches, j’ai soif, j’ai chaud, c’est bon. C’est un moment d’une telle intensité que les sensations et les souvenirs se mélangent. J’aime passer d’un partenaire à un autre car chaque étreinte est différente. Les peaux, les sensations et les mouvements changent en modifiant les émotions.

    Alanguie sur le canapé, je caresse de mon pied, le sexe toujours tendu de Simon. Nous discutons au milieu d’un spectacle féerique. Au creux de la nuit, sous la lumière douce, les corps s’entremêlent dans un bouquet d’endorphines, les râles se mêlent aux gémissements, des cris font même trembler la maison. Agrippée au corps de Simon, j’explose d’un orgasme puissant mais aux sonorités timides comparées à mes partenaires féminines. Il s’inquiète, je lui décris mes sensations. Quand sortira-t-on du diptyque cri égal plaisir ?

    Cette nuit est un concentré de douceur, d’énergie et de complicité. Karen et Simon, Lyzie et Dov, Judie et Ruben, tous partagent un amour puissant, une harmonie envoûtante et un érotisme volcanique. Ils sont aussi exaltants de beauté que de vices et de sensualité. Nos étreintes endiablées, nos caresses brûlantes, nos plaisirs et nos fous rires ont fait de cette rencontre un moment fantasmagorique. C’est la corrélation de tous ces éléments qui ont rendus ce week-end exceptionnel. Ce bonheur non dilué c’est l’essence même de ce qui nous bouleverse.

    J’aime m’immiscer dans l’intimité des couples, tel du voyeurisme, ressentir leurs énergies, m’emparer de leurs chuchotements, un peu comme on écoute aux portes. J’aime aussi ce plaisir candauliste où je savoure le spectacle de mon mari entre les cuisses de Lyzie perdu dans les limbes du plaisir. Il ouvre sa bouche avidement puis effleure doucement ses lèvres, je caresse leurs cheveux et je respire leurs odeurs. Je lui demande si elle souhaite que mon mari la pénètre. Je glisse mes doigts entre leurs sexes joints, je me régale de cette chaude humidité, je les déguste. Le médaillon de Karen se balance doucement sur mon pubis dans un plaisir inimaginé.

    Karen s’enflamme sur le corps de Ruben. Le petit déjeuner est calme pourtant quand elle entreprend de découvrir son torse et de le ceinturer sur le fauteuil. Cette vision me fait presque perdre la tête. Elle est d’une sensualité torride, elle plonge dans son regard et se déhanche contre lui. Je suis hypnotisée. Elle nous précipite dans un univers extraordinaire.

    Un filtre aphrodisiaque s’est répandu chez nous, car rien ne peut arrêter notre soif dominicale de donner et de prendre du plaisir. Nous sommes dans un partage d’âmes et une connexion intellectuelle. Les douches succèdent aux repas, les repas succèdent aux étreintes et ainsi de suite, les heures s’écoulent sans que l’on puisse se résoudre à se quitter.

    Malgré sa valise dans la main, Dov vient de se faire entreprendre par Karen, qui lui offre sa croupe endiablée. Elle se dandine et provoque son désir. Puis elle le chevauche avec intensité. Serrée contre eux, je contemple leurs courbes en mouvement, je caresse leurs exaltations, je ressens leurs vibrations, nous mêlons nos trois bouches. J’admire ses bras virils, ses tatouages luisants et son sexe magnifique qui disparait en elle.  Je participe à leur bulle de luxure, je me réchauffe de leurs ardeurs quand Simon arrive et m’emmène une nouvelle fois dans les étoiles.

    J’ai fait un rêve qu’un week-end le temps s’arrêterait dans notre maison…

    J’ai fait un rêve que trois naïades sortiraient des eaux douces accompagnés de leurs Apollon…

    J’ai fait un rêve qu’ensemble nous voguerions sur la rivière Libertine et que nous échouerions sur les berges du plaisir…

    Et tout s’est réalisé !

    Merci à tous les six pour ce cadeau de la vie que vous nous avez offert.

    Octogone

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  • Commentaires

    1
    Libero
    Jeudi 24 Juin 2021 à 23:43
    Encore une fois une virtuose du plaisir, une maestro de la plume
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