• La cachette du sonneur

    Au gré du mouvements des vagues, au gré du souffle du vent, au gré des rencontres et de nos humeurs, nos envies vont et viennent. Un courant nous avait mené vers des petites soirées multis qui nous comblaient. Loin des vocations commerciales, nous avons trouvé un réel plaisir a tricoté nous- mêmes de jolies rencontres à domicile. Fébrilement, nous avons imaginé les castings parfaits pour concocter des fêtes réussies pour tous nos invités. Avec plaisir, nous avons préparé notre maison pour accueillir nos hôtes de la meilleure des manières. Cette nouvelle formule nous a enthousiasmé, d’abord parce que préparer ces soirées self made nous émoustillait mais surtout parce que je m’étais découvert un engouement vif et soudain pour les multis. Totalement opposée aux rencontres de plus de six personnes, il y a quelques mois à peine, j’ai plongé brutalement dans ce plaisir nouveau. J’y ai récolté des sensations à foison, un feu d’artifices d’émotions cérébrales et sexuelle, mais sur

     

    tout je m’y suis sentie plus libre. Dans ce mélange confus de caresses et de baisers, dans ce méli-mélo de tendresse et de sensations légères, en lévitation entre ces corps qui s’effleurent, baignée dans l’amour de ces couples, libre d’aller et venir je me suis sentie divinement bien. Tellement bien que je ne voulais plus rien d’autre, persuadée que les rencontres à quatre allaient devenir fades et ennuyeuses.  Mais aux temps des blés dorés, nous attendait une surprise…

    Ils s’appellent Angèle et Adam, ils sont le coup de cœur de mon chéri. Leur fiche me séduit aussi ; ils dégagent fraîcheur et bonne humeur, classe et naturel. Cette première impression est la bonne, car c’est exactement ainsi qu’ils sont. Leur recherche est un trio FFH. C’est mon dernier fantasme non réalisé et ils me paraissent être le couple idéal. Nos échanges sont agréables mais vite interrompus malgré les annonces gouvernementales qui annoncent une libération prochaine. Ils refusent nos invitations multis de la même façon que je l’avais fait moi-même autrefois. Voilà, parfois, cette maudite sélection wylldienne peut nous faire passer à côté d’une jolie rencontre, juste en renonçant, en s’éclipsant, sans oser insister.

    Chacun notre tour, nous organisons, mon mari et moi, des « week-ends surprises ». Au mois de juin, il m’a embarquée dans les collines du sancerrois. Entre randonnée dans les vignes, apéritif au fromage de chèvre, dégustation de vins et hôtel improbable, nous avons passé deux jours fabuleux. Je me dois de réussir le défi à mon tour. C’est un exercice subtil que de rechercher ce qui ferait vraiment plaisir à l’autre pour lui concocter un moment merveilleux. Habituellement, c’est un temps en amoureux mais je décide de déroger à la règle pour une fois.

    Lundi, un peu comme une bouteille à la mer, je propose à Adam une petite halte « pause-café », sur la route de notre week-end. Il accepte cette rencontre avec plaisir et me propose un déjeuner au restaurant.

    Mardi, il imagine une mission secrète pour surprendre Angèle aussi. Notre désir est de les combler, tandis qu’ils continuent tranquillement à converser sans se douter de rien, la semaine me semble interminable.

    Mercredi, il concocte un scénario abracadabrant. Il propose que nous nous retrouvions côte à côte et que nos conjoints s’agacent d’une trop grande proximité pour un repas en amoureux. Il espère que la déception d’être collés à un autre couple succédera au plaisir quand ils se reconnaîtront. Je suis conquise par son esprit inventif, son énergie et son enthousiasme. Nous nous délectons de leur stupéfaction quand ils réaliseront l’embuscade. La mission se déroule sans accroc. Mon chéri pense que nous partons faire une descente de Loire en canoë, je ris sous cape

    Jeudi, il pousse la supercherie jusqu’à contacter le chef de salle.  Le Mossad et la DGSE réunis n’auraient pas imaginé pareil scénario. Je suis tellement excitée et impatiente que tenir ma langue jusqu’à samedi va être difficile. Je réserve un petit nid près du restaurant avec des tisanes et un jeu de Monopoly au cas où le charme ne soit pas au rendez-vous. J’assure à Adam qu’il ne s’agit ni d’un traquenard ni d’un coup monté, quoique ! Nous sommes tous totalement libres de nos coups de cœur, ils peuvent être mutuels ou unilatéraux, tout est envisageable et rien n’est obligatoire, au pire nous aurons bien déjeuné !

    Vendredi, Angèle découvre la surprise, elle est ravie. Je vais chez l’ostéopathe, il me conseille de bien me reposer après les manipulations. Il me demande si j’ai des projets pour le lendemain, j’assure que non en rougissant un peu. La météo annonce de la pluie, mon chéri s’inquiète pour la descente en canoë.  

    Enfin samedi ! J’ai préparé son costume, il comprend qu’il n’y aura pas de pagaie assortie. Nous partons à Cheverny. La mission est presque parfaite, mais nous arrivons simultanément sur le parking et malgré la dizaine de mètres qui nous séparent encore, mon chéri les reconnait immédiatement. Il est fou de joie, je suis heureuse. Angèle et Adam nous embrasent immédiatement, nous plongeons dans leurs regards, hypnotisés par leurs voix comme Ulysse par le chant des sirènes. Elle est un petit bijou sexy et adorable, sa taille fine moulée dans une combinaison fleurie. Lui avec l’élégance parfaite de son costume trois pièces, sa barbe brillante et son sourire radieux, il parvient à sublimer ce lieu idyllique. Nous sommes sous le charme de la fraîcheur, de l’amour et du respect qui les unit. Ils sont solaires et joyeux. Ils savent rire de tout et surtout d’eux-mêmes, la bonne humeur c’est le début du bonheur. Je ressens leurs énergies, je m’imprègne de leur écoute réciproque, ils se félicitent tendrement et s’admirent mutuellement. Je me délecte de ces moments-là. J’aime leur humour décalé, il n’y a plus de politiquement correct. J’aime leur ironie et rares sont les gens qui ont suffisamment d’humilité pour rire d’eux-mêmes. J’aime leur légèreté, leurs esprits vifs et éclairés. Quand on n’est pas obligé de faire attention à ce que l’on dit on se rend compte qu’on est avec les bonnes personnes. Ils réussissent l’exploit de raconter leurs parcours de vie atypiques en toute simplicité. Ils réussissent à nous éblouir de leur élégance en toute décontraction. Ils réussissent à nous enchanter de leur intelligence en restant humbles. Vive le libertinage qui nous offre des rencontres si riches !

    Entre rhum et gastronomie, nous vivons un moment d’une réelle authenticité, nous poursuivons dans la suite. Lovée, dans un écrin de verdure, près d’un lac bordé de joncs, la cachette du sonneur est une maison de pierre où nous n’avons envie ni de boire des tisanes, ni de jouer au Monopoly mais plutôt de contempler leurs courbes fines en mouvements. Ils réunissent des visages d’anges et des corps démoniaques. Mon chéri dévoile le corps de liane d’Angèle tandis que je déboutonne la chemise d’Adam. Les créatures aux plastiques parfaites ne font pas partie de notre recherche, néanmoins quand on en rencontre, on s’en réjouit, surtout quand la beauté de leurs corps s’allie à celles de leurs âmes et de leurs esprits dans une tendresse sincère.

    Elle est à genoux devant la table basse, elle se laisse dévêtir par mon mari qui l’embrasse doucement. Je caresse son dos et je découvre enfin à quoi correspond la délicate bretelle noire que j’ai lorgnée pendant tout le repas. Noyée dans le regard tendre d’Adam, je sens ses mains de velours et ses caresses légères sur mes seins. Je libère son sexe large et puissant, je le savoure, je m’en régale longtemps. Depuis la mezzanine, j’entends les petits cris sexy d’Angèle sous la force des étreintes de mon mari. Allongée sur le tapis, je succombe aux doigts magiques d’Adam qui honorent mon clitoris. Étourdie par l’orgasme, j’aperçois à peine Angèle et mon chéri qui se dirigent vers la salle de bains. Rapidement, le bruit de la douche est recouvert par leurs gémissements de plaisir. Elle revient, délicieusement enroulée dans une serviette, j’effleure sa peau rafraîchie et les gouttes dans ses cheveux blonds. J’aimerais inviter Adam sous la douche avec moi, mais il a disparu dehors, fumer une cigarette. J’admire sa femme. La lumière tamisée m’empêche de lire sur leurs lèvres mais elle ne parvient pas à masquer les courbes de son corps de rêve. Un merveilleux peau à peau me réconcilie avec les plaisirs saphiques. Nous demandons aux hommes s’il y aura des prolongations, ils nous répondent que la seconde mi-temps n’a pas encore lieu.

    Un délicieux corps à corps nous entraîne langoureusement. Ils emmêlent mes cheveux, j’entends leurs chuchotements sans les comprendre, je suis généreusement envahie par le sexe d’Adam, je respire le parfum de mon mari, nous jouons ensemble un concerto à deux langues sur le sexe d’Angèle, elle se tortille savoureusement. Dans l’onctuosité de ce lit, j’admire le spectacle, nous sommes emmêlés comme une portée de chatons qui vient de naître, cherchant frénétiquement à sucer et à lécher. Enfin j’ai trouvé un libertin qui sait que j’ai des seins, aussi ; il caresse mes tétons, les lèche, les frôle, les suce et les fait vibrer. La main d’Angèle embrase mon clitoris, les doigts de mon mari pénètrent mon intimité, le feu s’empare de moi jusqu’à une explosion salvatrice. Enveloppés dans la fougue et la tendresse de cette nuit endiablée, cette rencontre et l’amitié qui se crée me bouleversent. Je m’endors portée par leur liberté, leur grain de folie et la grâce de leur beauté sans artifice.

    Nous rêvons à nouveau d’une rencontre naturelle remplie de fous rires, de taquineries et de tendres moqueries.  Nous bouillons tellement d’impatience de les revoir que quelques jours plus tard, nous voici à nouveau réunis. Dans un magnifique loft orléanais, nous retrouvons leur joie de vivre et leur folie. On danse, on rit, on boit du rhum. Tout est fluide et libéré, on s‘est certainement connu dans une autre vie. A nouveau, nous allons exploser de jouir et de sourires. Assise sur le plan de travail, Angèle offre son sexe à nos langues affolées, j’adore sa jouissance, elle offre autant qu’elle reçoit. Les bras d’Adam m’enlacent, sa bouche mordille mes oreilles, sa peau transpire son parfum, les rythmes latinos nous entraînent, je vois au loin le soleil qui se couche derrière la cathédrale, c’est magique.

    Mon chéri et la princesse aux cheveux blonds ont à nouveau accaparé la mezzanine, pendant qu’Adam et moi devons nous débattre avec l’ouverture du canapé. Éreintée par ces efforts, je me laisse apaiser par sa langue tendre à la technique infaillible. J’ai un rapport à la jouissance semblable à celui de sa femme, alors il m’emmène où il veut. D’en haut, nous parviennent de délicieux gémissements qui nous excitent encore plus. Je voudrais ne jamais quitter cette bulle enchantée. Angèle sort de la douche, elle nous aguiche avec son corps tout frais, ses cheveux mouillés et ses adorables petits seins de porcelaine. Elle et Adam se penche sur moi et me parcourent de leurs langues divines, je suis aux anges. La fatigue ne parvient pas à nous atteindre tant nos sens s’émerveillent de chaque instant. Dans cette osmose parfaite, le repos ne dure que quelques heures.

    Au petit matin, ma première vision est celle d’Adam qui descend précautionneusement l’échelle de meunier. C’est un très joli réveil de voir son corps d’athlète entre les poutres et les rayons du soleil. Nos chemins vont se séparer, Angèle enfile un mini short et un débardeur, elle part moissonner. Elle est totalement craquante. Nous quittons cette bulle de bonheur, de sensualité et de complicité en rêvant de nous revoir très vite.

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